Gee-Jan des Seisei Haj

Briser sa coquille

Nous sommes le 21 de Semailles en 543 de la 2eme Ère à Fort Tempête,

Au petit matin, aux premières lueurs du jour, débute une orgie d’argonien pour achever une nuit qui visait à célébrer clandestinement la lumière. La célébration de la lumière est marginale, ignorée par une majorité des argoniens de part son opposition à la vénération de Sithis déité bien plus légitime .Par cette célébration on récupérera 17 oeufs . Rapidement après la ponte ,les œufs doivent être mis en sécurité. Ils quittent la ville accompagnés d’un petit groupe et empruntent un sentier au Sud pour s'enfoncer profondément dans la noirceur du marais.

Après une journée et demie de marche, il faut quitter le sentier Sud qui mène à la Rose Noire puis bifurquer à l’Est pour enfin se retrouver entre les deux grands lacs qui encadrent l’axe des deux villes.

Arrivés à égales distances des lacs, la lumière peu présente voir absente du chemin se fait beaucoup plus insistante jusqu'à se dévoiler totalement sur une petite lande de terre rayonnante ou un Hyst enraciné au y trône en son centre. Son écorce est d’un brun clair et très différent de ce que l’ on à l'habitude de voir au sein de marais. Une tribu, les "Sisei-Haj ou les pousses cachées en Jel s’est installée depuis de nombreuses années dans cette au pied de l’Hyst.

Le chemin est délicat pour y accéder, la faune et la flore autour y est particulièrement agressive et avec de nombreux pièges comme des sables mouvants. Tout cela décourage bon nombre d’argonien de s’y aventurer et grâce à cela; cela protège naturellement l’accès au village

Notre couvée de Fort-Tempête et ses parents adoptifs sont des membres de la tribu. Ils sont escortés par une dizaine d'écailles noires des redoutables guerriers saxhleel et véritables ombres du marais.Ils font le ménage devant et derrière dissimulant le mouvement de la trentaine d'individus cheminant.

Une fois leur mission achevée ,tous bien arrivés sur le site ,les écailles noires rebroussent aussitôt le chemin. Sans demander de due, ils disparaissent de la zone. Il n’ont nul autre intérêt à rester.

Installé en plein milieu de la lande ,proches de marais putrides et infestés, des huttes moyennes vétustes sont constituées de blocs de pierre anciens et de paille comme dans d’autres villages argoniens. Quelques statues se trouvent sur l’espace central, l'une d’elle bien plus imposante que les autres , située juste au pied de l’Hist, évoque Sithis pointant son cœur de la main droite et de son bras gauche brandit un flambeau.

L’enceinte du village est délimitée par une série de pieux en bois tous gonflés par une série de globes d’argiles alvéolés, remplies d’une poudre de type répulsif, éloignant les potentiels prédateurs qui rôdent à l’extérieur.

L’Hist dormant qui domine le village avec ses racines profondément ancrées dans les marais environnant , culmine à une cinquantaine de mètres et son ramage s’étend sur à peu près le même horizon. Il recouvre une partie de ses branches le village et laisse traverser juste ce qu’il faut de lumière pour pouvoir chauffer le sol. il masque le ciel mais la nuit ,les astres scintillent d’une lumière jaune étrange mais chaleureuse et transparaissent à travers ses feuilles laissant apparaître nettement une partie des constellations.

La tribu des Seisei Haj vit reclu des autres communautés, dans le marais et moins d’une centaine d'individus la composent. Il n’y a pas de mâles adultes hormis un ancien mais juste des femmes qui s’occupent de toutes les tâches d’intendance , chasse, pêche et cueillette ainsi que de la protection de la tribu. Les enfants peuvent ainsi s’épanouir jusqu’à leur adolescence en toute quiétude.

Dès leur arrivée la vingtaine d'œufs est répartie entre 3 mères de couvée puis placés dans une hutte aménagée spécialement pour l’occasion. Dans des nids de pailles ornés de fleurs rouges parfumant et égayant les lieux, les œufs vont passer quelques dizaines de jours bien au chauds à l'abri de la lumière couvert par les plumes personnelles des géniteurs confiés juste avant le départ de Fort-Tempête.

Nous sommes maintenant le 13 de Haut Zénith 543 de la 2eme Ere et quelques semaines après un des œufs commence à se fissurer. Après avoir percer de ses petites griffes l’essentiel de l’enveloppe qui le contenait, une petite tête de reptile aux yeux encore fermés s’en échappe commence par pousser des petits couinements suivis de légers sifflements.

Pluie battante , Fradah-Twa de son nom saxheel recueille dans ses bras le nouveau né. Dans un mouvement apaisé ,elle lui chuchote en Jel et agite doucement ses bras pour le bercer tout en lui tapotant doucement la tête.L’effet ne s’est fait pas attendre , le jeune argonien se tait et ondule comme étonné par ce qu’il vient de vivre tous ses membres. Ainsi bercer, il rentre en sommeil , inspire doucement, pose ses petites griffes sur son ventre puis enroule de sa queue les griffes de sa mère.

Trouver l’équilibre

A ses 5 ans déja bien sur ses pattes, le petit argonien ainsi que tous ses frères de couvées commencent à vivre avec l’éducation orale du Deelith, des cours de manières orales ou ils apprennent la langue commune et le Jel, la langue des argoniens.Puis par la suite des descriptions sur le fonctionnement du marais. Une fois apte à un peu mieux comprendre le monde qui les entoure, les Deeks, jeunes argoniens, découvrent par cet enseignement les bases sur le fondement sacré de l’Hist, cette entité harmonique du marais source du nouveau et du renouveau pour chaque argonien.

Dans une hutte spacieuse mais sommaire située au centre du village, Celui qu’on nomme “Remue-le soir” est le Naheesh, Ancien de la tribu mais aussi Deelith , le professeur des jeunes argoniens, il continue une de ses journées d’enseignement :
Le vieux lézard est vêtu de la toge traditionnelle argonienne , dont la capuche recouvre le haut de son crâne. Il se déplace avec un bâton blanc probablement sculpté a partir bois provenant de l’arbre sacré. S’appuyant sur son bâton pour se déplacer à travers la hutte, on s’aperçoit que “Remue-le-soir” est un âge très avancé, son pas étant fatigué et parfois hésitant.

Aujourd’hui il aborde un des rites initiatiques de connexion à l’Hist :

Il prend un ton solennel :

Nous sommes et faisons corps avec le marais. L’hist est le père et la mère du marais.Nous sommes tous ses enfants L’hist nous offre généreusement son sang comme nous offrons généreusement notre sang à l’hist. C’est un cycle éternel. Il n’y aura jamais de fin, tant que les Hist et les Argoniens seront présents sur Nirn.

Il sent son jeune auditoire un peu distrait mais clairement habitué à ce phénomène, il agite sa queue au-dessus de sa tête et la fait claquer d’un coup sec sur le sol. Puis, comme pour marquer son autorité après avoir ouvert en grand sa gueule qui désigne une série de crocs affutés, fait claquer deux fois sa mâchoire.
CLAC ! CLAC !
L’effet est immédiat, le silence se fait et désormais les yeux des Deek sont centrés sur lui.

Bien, nous poursuivons. Pour faire corps avec le marais et tout ce qu’il réserve, l'hyst nous fournit sa sève. Très bientôt vous serez réunis autour de l’arbre sacré le père de notre village. Après avoir lécher de vos langues délicates ce nectar, ils vous sera donner un surnom. Dès lors, vous sentirez émaner en vous, toute la lumière et l’obscurité du marais.L’harmonie de tout ce qui croît et vie et tout ce qui dépérit et finit par s’éteindre.

Bien que n’ayant pas tout intégré par ces paroles, à la fin de l’énoncé les yeux des Deeks s'ouvrent en grands et de leurs frimousses s’échappent quelques glapissements ; leurs petites queues s’agitent joyeusement autour de leur tête. Une certaine excitation se fait ressentir en leur sein et l’on voit parmi eux des visages curieux et amusés par ce récit.

Ils finissent par sortir de la hutte, le cours étant terminé puis, se précipitent en direction de l’arbre sacré .Proche de leur école, l’Hist des Seisei-Haj est situé entre la hutte du Naheesh et celle de la Sylvegarde. Un des jeunes argonien se penche sur l’arbre et l'enlace de ses petites pattes. Il ne tarde pas à se faire imiter par le reste des Deek présents.
Remue-le soir finissant par péniblement sortir de la hutte appuyant sur son bâton, observe de près la scène. Attendri, il sourit discrètement du coin de sa gueule puis tourne sa tête sur sa droite et distingue alors Frotte-l’écorces la sylvegarde du village.
Elle sort aussi de sa hutte. La chaman est dérangée dans ses travaux par le chahut des enfants.

D’un air agacé et d’une voix criarde elle s’adressa au Naheesh :

Ces Deeks devraient être moins joviaux et passer plus de temps à apprendre ! Tu sais bien ce qui les attend !

Remue-le-soir expire des narines comme pour marquer sa désapprobation et finit par lui répondre :

Leur innocence sera très courte ! La frontière entre l’ordre et le chaos est un doux voile! Ces Deeks sont pleins d’amours et de compassion pour l’hist et il les amènera en tant voulu sur ses sentiers j’en ai à la certitude.
Oui je sais car il nous y amène tous ! Mais si il pouvait le faire en silence je gagnerai un temps précieux dans mes recherches ! lui rétorqua-t-elle sèchement.

Le soleil se couche doucement dans le marais, on entend au loin des hurlements de yamasu indiquant leur réveil et les bruits des béhémoth claquant vigoureusement leur poitrine comme pour leur répondre qu’ils se mettent en chasse.

Au village on commence à allumer des torches et sur son périmètre on répand sur le sol des sels, préparés la journée même par Frotte-l’écorce sensés sacraliser davantage le sol. Des flamouches se mêlent progressivement à la danse, attirée par les torches .D’autres argoniennes s'affairent à faire tourner sur une longue broche des morceaux de yamasu qui rôtissent sur un feu crépitant. Sur un autel de pierre dressé pour l’occasion on dispose un poignard rudimentaire, une cruche en bronze assortie d’une certaine quantité de coupes du même effet.

Ce soir aura lieu le rituel traditionnel du nommage, une cérémonie ou les jeunes argoniens seront baptisés par de la sève d’Hist. Cette cérémonie leur fera adopter un surnom, symbole de leur individualité mais surtout communier avec l’hist. Un passage qui leur est obligatoire pour entrer dans la vie.

une heure voir deux se sont écoulées :

Les jeunes Argoniens sortent du nid accompagnés par leur mère respective. Ils sont guidés au pied de l’hyst. Remue-le-soir et Frotte-l’écorce les y attendent vétues de toges rituelles, capuchons ôtés ils dévoilent un plumage volumineux et colorés sur le haut de leur tête. Les deux siègent entre l’autel et la statue de Sithis dos à l'Hist.
Les autres villageoises sont présentes et entourent le périmètre. D’abord bavards, le silence se fait spontanément dès que les jeunes intègrent le cercle. Frotte l-Ecorce fait signe de son bras à une petite équipe de musiciennes postée à proximité qui se dépêchent de débuter une étrange mélodie. Les percussions des tambours et les vibrations des flûtes se couplent et commencent à résonner sur l’écorce de l’Hyst. Les villageoises entourant l’autel lèvent alors leur mains et les agitent dans un mouvement de va et vient entre le sol et le ciel. Puis marquant un pas et agitant leur queue dans un mouvement de fouet rythmé , exécutent une chorégraphie juste. Les Jeunes Argoniens se resserrent entre eux et leurs mères, ils sont stupéfaits par la scène. Un chant en Jel est alors entonné. Après quelques boucles lyriques , une chaude lumière semble s’emparer du sol. Un bourdonnement s’y ajoute.
En parfaite harmonie avec ses hôtes, l’Hist se réveille doucement et semble leur répondre. Sa base s’emplit progressivement de la lumière et commence à briller, son tronc tirant l’énergie vers les branches et ses feuilles, le fait rayonner de tout son être. Le bourdonnement se tait mais la lumière reste. La chorégraphie s’arrête mais la musique, elle, continue.
Remue-le-soir appuyé sur son bâton et souriant discrètement tend alors la main en direction des enfants :

“Approchez vous , n'ayez pas peur !”

Les Deeks sont alors à un petit mètre devant l’autel. Frotte-l’écorce qui était légèrement en retrait avait déjà saisi la dague ainsi que la cruche. Elle se tourne vers l’Hist pose sa queue sur son tronc et chuchote quelques mots de Jel à son contact.
Puis elle y plonge sa dague de manière insistante avant de la retirer doucement tout en plaçant la cruche pour la remplir de sève. Une fois son œuvre finie , après avoir posé la dague et la cruche, elle applique comme un pansement, à base d’herbes broyées et quelques fibres de coton.
Puis revenant à l’autel remplit les coupes de sève destinés aux enfants.

Chacun aura sa coupe ! dit Remue-le soir
Maintenant, buvez Deeko !

Sans un mot, sans geste brusque les enfants saisissent les coupes une à une et en vide le contenu puis les repose sur l’autel. Le sève douce est parfumée, les jeunes argoniens se lèchent le coin de la gueule pour ne pas en perdre une goutte. Ils semblent tous avoir apprécié cette collation.
Quelques secondes s’écoulent et une chaleur intense mais supportable les saisit. De leur estomac surgit la même lumière traversant l’assemblée , s’estompant peu à peu en direction de leur crâne pour finir d’un éclat dans leurs yeux.

Remue-le-soir s’agite avec son bâton et finit devant l’autel au milieu des enfants.

Bien désormais , je vais à tous vous donner votre surnom !

Alors en premier toi, l’on te nommera : Langue fourchue. Oui toi tu te nommera Gee-Jan dans notre langue.

Trouver l’équilibre

Partie 1 :

-De la théorie

Dans la tribu des Seisei-Haj toujours autour de leur Hist , notre Gee-Jan, entouré de ses frères de couvée, à passé son enfance à vénérer l’Hist et à s’assagir avec les leçons. continues de Remue-le-Soir.

L’éducation est rude, parfois millimétrée. Il y a de l’éducation physique pour entretenir une bonne forme physique mais aucune notion de combat. L’apprentissage du Jel écrit ainsi que la langue commune parlée et écrite sont le point de départ de l’enseignement primaire.
Puis après deux petites années d’études des cours de biologie et sciences de la terre ainsi que des notions de mathématiques. Un véritable marathon pédagogique est réalisé par le Deelith qui veille sur l'assiduité des jeunes saxhleels.
Remue-le-Soir répète inlassablement ses cours aux élèves et contrôle les connaissances à l’aide d’épreuves orales. Il doit préparer les Deekos à la prochaine étape de leur vie : l’épreuve finale, synonyme du rituel de maturité chez les Saxhleels, aura lieu à la fin du mois.
Cela se passera en plein air à l’extérieur du village, marquera l’entrée dans la vie active et cela aura pour but de les faire entrer dans l’âge adulte.

Dans sa hutte, Remue-le-Soir déclare aux Deekos :

Très chers Deekos, la fin de l’innocence est proche. Vous avez atteint quinze saisons révolues et vous avez acquis une quantité non négligeable de savoir. Mais la théorie n’est rien sans la pratique. Il est temps pour moi de vous révéler certains secrets sur notre tribus.

Il marque un temps d’arrêt , fixe son auditoire tout en serrant la mâchoire et reprend d’un ton grave.

Vous n’êtes pas destinés à être guerrier….Non…. Comme vous pouvez l’observer grâce à la statue présente au pied de notre Hist, Sithis à conclu un accord avec notre mère. Il nous nourrit par son flambeau de son savoir dans le but d’enflammer les cœurs assombris par le changement qu’il a lui-même édifié.

L’étonnement de la révélation génère un brouhaha dans l’auditoire

Silence ! Je poursuis !
Sithis génère le changement , il rompt la chaîne du temps et fait flétrir ce qui vit ! Oui !
Alors pourquoi aurait-il conclu ce pacte avec notre mère vous demandez-vous ?
C’est pourtant très simple ! De la vie à la mort De l’ordre né le chaos , du chaos né l’ordre ! , de la mort à la vie ! Dans tous les cas, Sithis le très vénérable possède cette voie.
Et nous les Seisei Haj avons donc la vocation de porter sa volonté !
Nous pouvons faire revivre ce qui est mort ou faire mourir ce qui vit, tout cela selon la volonté de Sithis en accord avec les principes de notre mère.

Il poursuit dans un silence complet de l’auditoire.

Vous ne serez pas guerriers car vous ne donnerez pas la mort par l’épée mais vous pourrez la donner par le feu du flambeau de Sithis De même que la mort vous pourrez rendre vie toujours avec ce même flambeau ainsi que la force de notre mère car c’est grâce à elle que brûle le flambeau.

Bien ! Ceci étant dit, nous allons passer à la théorie qui vous permettra de vous servir du flambeau.

Remue-le soir relève les manches de sa robe, saisit une dague attachée à son ceinturon puis il s’entaille au niveau de l’avant bras. Du sang s’écoule dans un flot abondant.

Sans attendre, il exécute une série de gestes précis et cadencés avec ses mains qui déclenchent subitement un courant lumineux émanant de son abdomen pour finalement le saisir dans toute sa chair. Tendant le bras , il désigne sa plaie qui commence par cautériser puis se cicatrise en quelques secondes.

Il déclare à l’auditoire :

L’énergie de vie de l’Hist résonne en vous, associée au flambeau de Sithis elle permet à votre corps de réparer tout ou en partie les chairs. Et selon vos talents , les blessures graves jusqu’aux à des cas désespérés.

Je vais maintenant vous décrire ces gestes et vous expliquer comment réaliser ce sort de guérison.

Le cours se poursuit dans le calme. Remue-le-Soir devant son bureau, répète les gestes et il explique comment se nourrir de la force de l’Hist et s’emplir de la lumière curative.
Il leur déclare :

Inclinez devant vous votre main gauche vers le sol en lui donnant la forme de la la 1 ère lettre de notre alphabet. Approchez votre main droite à plat à la verticale, puis faites basculer votre main gauche vers l’intérieur d’un quart de tour.
Pour la deuxième étape il vous faut ensuite faire appel au lien de vie. Celui vous unis à notre mère. Pour ce faire, faîtes en l’appel en votre fort intérieur et qu’il résonne à travers le sol. Une fois le kuhupwo établi et que vous entendez l’hist , il vous suffira alors de prononcer à voix basse “ku-vastei xul”

Gee-Jan à bien analysé les gestes et écouté les consignes de Remue-le Soir et seulement après une minute , réalise une première fois le sort. La lumière curative le saisit et s’évapore l’instant qui suit. Puis répète immédiatement le procédé , excité par ce qu'il vient de réaliser.

Bravo Deeko ! s’exclame Remue-le-Soir
Il t’a fallu peu de temps mais tes gestes doivent être plus cadencés et ta concentration plus soutenue , ainsi dépendra la force de ce sortilège.

S’en suivent d’autres réussites dans la classe sous les yeux attentifs de Remue-le-Soir, seuls un Deeko n’a pas réussi…
Puis le cours de clôture.Les jeunes argoniens sortent de la hutte et se dirigent vers l’Hist pour s’y poser. Devant en arc de cercle ils débutent ainsi sa vénération pour se connecter à l’Hist. Ils reçoivent tour à tour ses faveurs par la lumière émanante de la base de son tronc qui rejoint le sol puis pénètre les chairs des Deekos. La vénération s'achève une fois que s’est tarit la lumière du jour. Ils partent dîner puis dormir.

Après la nuit débute une nouvelle journée :

Dès l’aurore ,les Deekos avalent une large ration de larves séchées et engloutissent un mélange de lait de guar cendré qui, couplé à une petite quantité de sève d’Hist, leur procure l’énergie nécessaire pour entamer leur journée de classe.

Ce matin Tressaille-au-cri est absent, le Deeko qui n’a pas réussi le sort de guérison que le deelith a enseigné la veille. Il a pourtant participé à la vénération de l’Hist qui s’en est suivi et était présent au dîner. Mais au petit matin, dans la hutte des Deekos son absence est remarquée. Pas un mot n’est échangé à ce sujet par les adultes malgré les questions des jeunes qui fusent.
Prenant la direction de la hutte du deelith, les jeunes échangent à ce sujet évoquant l’échec de Tressaille-au-cri jusqu'à pénétrer dans la hutte. Remu-le-soir, les bras croisés. derrière son bureau, attend que ses jeunes élèves se mettent en place assis en arc de cercle sur le sol et fassent silence comme à leur habitude pour débuter son cours.

Remue-le-Soir ne se fait pas attendre et commence :

Deekos , comme vous l’avez remarqué Tresaille-au-cri n’est plus des nôtres. Son échec à réaliser le sortilège que je vous ai enseigné en est la cause.

Ou est il ? dit un jeune deeko comme apeuré par la nouvelle.

S’attendant à cette question mais par soucis d’autorité il fouette le sol avec sa queue et déclare :

Silence ! Ne m’interromps pas une nouvelle fois Deeko !
Bien ! Tresaille-au-cri a rejoint l’Hist comme nous le rejoindrons tous un jour ! Seulement pour lui l’heure était bien plus avancée dit il avec un sourire en coin de gueule
Ainsi est la volonté de l’Hist !
Ainsi est la volonté de l’Hist s’exclament en coeurs les Deekos
Quant à vous, vous avez réussi hier mais… point de répit aujourd’hui. Car d’ici deux lunes, vous serez dehors. Livré à vous même, il vous sera confié un flambeau et au nombre de trois vous emprunterez 3 sentiers différents qui finiront sur un même sentier. Ce sentier vous amènera jusqu’au xanmeer qui jouxte notre tribu.Vous allumerez alors un brasero sur l’autel pour ainsi clôturer votre épreuve de la maturité.

Les Deekos se fixèrent mutuellement dans leurs yeux comme saisis d'effroi puis se resserrent les uns contre les autres se donnant soutien et force morale pour affronter cette annonce. Ils n’avaient jamais quitté le village et ils se contentaient d’observer son pourtour adjoint au marais..Remue-le-Soir leur avait enseigné durant des années, les dangers du marais et ce qui se situait au-delà de ses frontières. En ce jour il annonçait la fin d’une période ou il serait privé de leur mère et de la protection dont ils bénéficiaient, dans le but de devenir des adultes.

Ku-vastei ! s’exclame Remue le Soir

La formule apaisa subitement les Deekos qui se se relachèrent et concentrèrent de nouveau leur attention sur Remue-le-Soir

Bien ! Nous allons commencer la leçon du jour. Pour traverser le sentier lors de votre épreuve, il vous sera donc remis un flambeau. Venez à en prendre très grand soin car sa flamme pointera toujours dans la direction du xanmeer.Il sera votre guide dans le marais. .. une fois sur le sentier nulles lumière comme ici , nuls amis…Vous dévierez irrémédiablement du sentier. Car comme vous le savez tous maintenant ; le marais est un lieu hostile, que l’on soit Saxhleel ou Ojel , les dangers sont permanents et immédiats !
Pour résumer ce que je viens d’énoncer, nous avons donc :

un sentier menant au xanmeer ,
un flambeau que vous tiendrez dans votre main gauche pour éclairer votre chemin
un sort de guérison que je vous ai appris hier, je ne vous le cache pas que certains d’entre vous y auront recours après avoir connu souffrances et douleurs.

Le juge et arbitre de cet épreuve sera le marais, vous ne le connaissez qu’en théorie et vous en aurez ainsi en partie la pratique.

Nous allons revoir maintenant dans le but de vous préparez à cet épreuve certains des dangers que vous allez potentiellement devoir affronter lors de cet épreuves.
Bien ! Je vous ai déjà parlé du terrain que vous allez rencontrer et des difficultés qu’il peut soulever. Mais je ne vous ai pas parlé des avantages qu’il peut vous offrir face à une bête agressive.

Il sent son auditoire intrigué et poursuit

Bon ! Prenons l’exemple des vases mouvantes :
C’est un piège si on ne connaît pas son fonctionnement car on s’y enfonce si on n’y progresse pas calmement. Menez y une bête sauvage qui vous poursuit par exemple et traversez méthodiquement. La bête par son instinct primal se débattra et s’y enfoncera.
Un autre exemple, les hêtres noirs. Ces arbres robustes , vous permettent à l’aide de vos griffes de vous y suspendre et échapper aux quadrupèdes , dépourvus des mêmes attributs, comme par exemple, un Haj-mota.

Et il poursuit,

Utilisez le marais à votre avantage ! Je vous ai parlé de l’odorat d’un béhémoth, redoutable ! Si vous entendez un rugissement, couvrez vous donc de vase faîtes bien silence,
utilisez la végétation pour vous dissimuler en arrière et contournez le !
Il existe bien d’autres dangers que vous rencontrerez tôt ou tard et je vous donnerai donc ces derniers conseil :

La vitesse dans cette épreuve n'est en rien un atout. Elle vous fera prendre des risques peut vous causer davantage de problèmes que si vous progressez de manière méthodique et rationnelle.
Ne vous laissez pas déborder non plus par vos émotions. Elles vous dévoreront et vous ferons sombrer dans les profondeurs du marais.
Ne relâchez jamais votre flambeau, Même si il n’a pas vocation à s’éteindre car composé de bois de l’Hist et enduit d’une huile rituelle, si vous l’abandonner point de retour possible au village, l’entrée vous y sera interdite et vous errerez dans le marais jusqu’à xul.

Remue-le-Soir tape alors dans ses mains comme pour désigner la fin de son cours. Puis il se glisse vers l’entrée de la hutte et désigne l’extérieur aux Deekos qui sortent en silence.
Ils vont pratiquer un peu d’exercice physique avant le repas du midi.Aujourd’hui quelques séances de brasses dans un étang touchant des racines de l’Hist , puis ascension d’un poteau de 6 mètres à l’aide de ses griffes, sans aucune protection bien sur.
Pustules-fraîche sur le chemin de l’étang s’adresse à son frère de couvée Langue Fourchue il lui confie tout en chuchotant :

Gee…Écoute, j’ai vu la sylvegarde allumer des torches hier soir.Elle faisait un signe bizarre avec sa main et elle a prononcé des mots comme pour le sort de guérison et puis de sa main elle a fait comme une boule de flamme pour allumer les torches.

Vraiment ? lui répondit Gee-Jan

Te souviens du geste et des mots qu’elle a prononcé ? lui demanda t-il doucement pour ne pas éveiller l’attention du deelith

Oui mon frère. Elle a serré le poing ,puis la ouvert et elle a prononcé ku-vakka.J’ai essayé ce matin avant d’aller en classe mais rien ne s’est produit. Mais je me disais que vu que tu étais le plus doué dans la classe t’y arriverai ptre. lui glissa t-il en faisant un clin d’oeil.
D’accord voyons voir ça après la pause derrière la hutte de Fredah-Twa.

Les Deekos fournissent des efforts notables durant la session d’exercices physique montrant ainsi leur bonne condition physique. Les brassses s'enchainèrent à bonne vitesse dans le bassin, pendant que d’autres montèrent et descendirent du poteau toujours sous l'œil de Remue-le-Soir. Puis arrive l'heure du déjeuner. Au menu d’aujourd’hui verdures et protéines : Steak de Haj-motta rôtis à la broche et une salade d’algues bleues assaisonné d’un vinaigre de riz de sel.
Le repas se fait dans le calme , les esprits des Deekos sont toujours accaparés par l’épreuve à venir. Une fois sorti de table, Pustule-fraîche et Langue fourchue se sont vite empressé d’aller derrière la hutte de Fredah-Twa, leur mère de couvée. Ils s’essaie à ce nouveau sort en secret.

-Tu ’imagines Gee? Et si je grille un haj-mota avec ça ? jJ pourrais manger des steaks ! Et aucun souci si mon flambeau s’éteint !
Gee exécute alors le schéma du sort tout en faisant appel à la force de L’Hist
-Ku-vakka !
Au moment d’ouvrir son poing , une petite braise s’en échappe et se projette sur le toit de paille de la hutte qui s’embrase aussitot.

Au feu ! Au feu ! s’écrit Fradah-Twa qui par hasard se situé juste à l’entrée de la hutte

Elle s’empresse de jeter une outre d’eau en direction des braises mais le feu a déja bien pris.Les deux Deekos tentent de décamper en faisant le tour de la hutte mais Fradah-Twa a justement observé une petite queue recouverte de pustule s’éloigner.

Vous deux ! Vous restez là !

Fin de la 1ère partie !

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