L'Ordre des Lys et du Serpent
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Jvollnïr
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Jvollnïr Brudmadr de Solitude. Empty Jvollnïr Brudmadr de Solitude.

Lun 30 Jan - 12:12
Jvollnïr de Solitude.
Herboriste alchimiste.
Brute (plus trop) au coeur tendre.



La vieille Hulga se balançait lentement assise dans son fauteuil à bascule face à l'atre brulant. La pièce modeste, semblait comme Hulga, aussi vieille et voûtée, de ces pierres froides caractéristiques des demeures de Solitude. Elle tourne alors lentement la tête vers vous...

-Ha comme il est douloureux de vieillir, vous pardonnerez une vieille femme de ne point se lever pour vous accueillir...Cela ravive un peu de chaleur à mon coeur désormais froid de solitude, je n'ai guère souvent de visite. Mais asseyez vous, la saison est encore froide, venez vous réchauffer près du feu.

Sur ces mots d'une voix fatiguée, Hulga vous invite à vous asseoir face à elle. Parmi le silence presque absolu de la demeure, vous entendez alors chaque grincement du fauteuil, chaque crépitement dans la cheminée et parfois le brouhaha de la cité se rappelle à vous à travers les jeux d'enfants passant, avant de s'éloigner et disparaitre.
Hulga vous regarde de ses petits yeux laiteux, son corps maintenant filiforme et sa peau parcheminée lui donne l'impression d'être aussi vieille que cette cité et pourtant elle a dans ce regard l'éclat d'une facétie et vivacité d'esprit encore bien présente.

-Vous venez donc rencontrer l'ancienne pour qu'elle vous raconte l'histoire des Brudmadr...?

-Et de Jvollnïr oui...Précisez vous alors par curiosité.

-Ha le petit dernier de la famille, un bon gars pour sur, c'était déjà un bon garçon quand il courrait après les poules. Et pourtant ce n'était pas gagné. J'étais bien présente le jour où sa mère enfanta, il faut dire que je suis celle qui a tout appris à son père. C'était souvent moi qu'on appelait quand il fallait mettre bas. Et lorsque je tendis l'enfant à sa mère après l'accouchement et je me souviens encore de ses premiers mots.
"Ha! Qu'il est moche!" En voila de drôles de choses qu'on dit à son nouveau-né. Elle ne souhaita même pas le prendre dans ses bras préférant prendre repos immédiatement.

Un rire grinçant plein de mauvaise moquerie s'échappa alors de sa bouche tandis qu'elle se pencha en avant et tendit le bras pour se saisir de la carafe et verser deux pintes d'hydromel.

-On me demande souvent comment fais-je pour vivre encore, et je ne vois que deux réponses, soit le fait qu'Arkay m'est oublié, soit les capacités curatrices de l'hydromel...Qui sait peut-être un peu des deux? Confie-elle dans un demi-sourire avant d'en boire une bonne gorgée. Elle redresse ensuite son regard blanc vers vous et reprend. Quoiqu'il en soit Asfrid Brudmadr, la mère de Jvollnïr a toujours été un peu particulière, de ce genre de gens né du bon peuple mais qui cherche à tout prix à s'élever et même si elle n'a rien de noble Asfrid a toujours joué les grandes dames à Solitude sans jamais en être une, et ca, tout le monde le sait. Mais elle a bien profité de l'or de son époux. Il lui fallait les plus beaux tissus de Solitude, toujours grandement vêtue. Mais une gueuse même en taffetas reste une gueuse, vous avez déjà vu un ragnard porter une tiare vous? Cela reste un ragnard.

Se redressant doucement, on entendit alors un craquement mais jamais vous ne saurez si c'était le fauteuil ou la vieille Hulga. 

-J'ai quelques biscuits cuits au four, vous en voulez? Demande l'ancienne.

Et ne vous laissant le temps de répondre, elle s'en va en trainant les pieds jusque la cuisine, vous laissant seul dans le foyer. Vous remarquez comme la pièce est encombrée de vieux objets, tel un musée aux souvenirs et votre regard est attiré alors par deux petites poules en bois sculptés posées sur la table basse face à vous. Grossièrement taillées, elles portent une certaine innocence, une certaine gaieté dans le regard.

-C'est un présent de Jvollnïr alors qu'il n'était encore qu'un gamin, je crois que c'était à ses huit ans. Il ne se passait jamais une semaine sans qu'il vienne rendre visite à sa vieille Hulga, il se débrouillait toujours pour passer lorsqu'il effectuait des livraisons pour son père. Et j'en profitais alors pour lui partager mon savoir. Je me souviens encore de ses éclats de rire et de son sourire, qui n'a pas vraiment changé. Même si désormais, nous nous voyons bien moins souvent, de moins en moins souvent d'ailleurs. Mais depuis la disparition de son père, il a fort à faire. Il n'a désormais plus personne d'autres sur qui compter. Sa mère ayant trépassé d'une bien mauvaise maladie, il y a au moins dix ans. Elle a payé sa mauvaise personne auprès d'Arkay qu'ils disent tous à Solitude et ils ont peut-être raison...

Elle repris alors place dans son fauteuil et posa une assiette de quelques biscuits sur la table. Les biscuits étaient dorés et d'un coeur rouge vermeil.

-Il tient beaucoup plus de ses grand-parents paternels que de sa mère heureusement même si...On disait d'elle qu'elle était sorcière. Vous connaissez les histoires de Wyrd? Frea qu'elle s'appelait, et ben on disait qu'elle dansait avec les Spriggans, mais bon ce ne sont que des histoires. Quoiqu'il en soit Jvollnïr a gardé ce tempérament sauvage de sa grand-mère, il était souvent en dehors de la cité, à se balader dans la nature accompagné de ses deux molosses, puis il y a eu l'histoire avec cet ours, suite au rituel de la Nuit.
Vous connaissez le rituel de la Nuit que pratiquent certains des notres? Non?

Elle s'enquit d'un biscuit face à elle, tendant ses longs doigts comme une fileuse prêt à tisser.

-Ils sont fourrés à la framboise, servez vous. Cela doit faire une heure qu'ils sont sortis du four, c'est important de les laisser reposer ni trop longtemps sinon ils deviennent trop durs, ni trop rapidement sinon ils sont trop mous et brûlants.

Mais votre regard attend la suite du récit et rappelle la vieille Hulga à son histoire.

-Ha oui le rituel de la Nuit. Cela consiste à accompagner nos enfants dans leur seizième année à l'orée du marais, où ils doivent y passer la nuit seul. Cela aide à comprendre l'héritage des grands guerriers et chasseurs que nous sommes, la force des premiers éclats à l'aube vous change un homme comme les mystères des marais et de la forêt renforce votre âme. Quoiqu'il en soit, le lendemain de son rituel de la Nuit, Jvollnïr rentra avec un ourson à Solitude, cela fit grand bruit. La bête était malade, ou blessée, je ne me rappelle plus, et il prit en charge les soins jusqu'à ce que la bête soit rétablie. Et alors plus jamais elle ne le quitta. Et souvent on les voyait quitter la cité pour s'enfoncer dans les marais ensemble. D'ailleurs la bête est toujours à ses côtés ce qui est étrange quand vous y pensez car un ours ca vit vingt, trente ans, elle devrait se montrer vieillissante et pourtant...Je ne dis pas qu'il y a de la magie là dessous hein...D'ailleurs Jvollnïr est bien trop superstitieux comme tout nordique et il déteste la magie. Mais de vous à moi, je pense qu'il en a plus la frousse qu'autre chose. Après tout, vous pouvez toujours essayer de fendre en deux un fantôme de votre hache tiens...

La vieille Hulga crache alors dans un petit bol à ses pieds.

-Je n'voudrais pas m'attirer du malheur voyez vous...Et oui...Le temps a filé comme file la laine entres les doigts et désormais il ne reste plus grand chose que mamie Hulga attend si ce n'est la visite d'Arkay...Quand au petit Brudmadr, plus si petit d'ailleurs...C'est un bon garçon, quoiqu'un peu étrange parfois, mais un bon garçon. Puis quelle allure il a quand il porte sa paire de lorgnettes...

Elle rit alors de nouveau, d'un petit rire tout aussi fatigué mais vous remarquez alors que ses paupières se referment doucement par intermittence. Et vous décidez de laisser l'ancienne s'endormir tranquillement avant de quitter les lieux à pas de loups.

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Jvollnïr
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Jvollnïr Brudmadr de Solitude. Empty Re: Jvollnïr Brudmadr de Solitude.

Lun 30 Jan - 12:16
Le Rituel de la Nuit.
I.

A l'orée de sa seizième année au crépuscule.

-Moi aussi mon fils, j'ai aussi effectué mon rituel de la Nuit à ton age, j'en garde un excellent souvenir...

L'air était frais en ce mois de Sombreciel, voir froid. le vent gelé du nord fouettait les visages et rougissait les joues comme il pliait les arbres du marais qui s'étendaient face à Solitude. Le jeune Jvollnïr observait ces terres desormais familières mais si mystérieuses sous l'épais tissu de brume. Ils empruntèrent le sentier qui descend des portes de Solitude vers le port, et le garçon reprima quelques frissons face au sort qui l'attendait. Peut-être son père ressenti cette angoisse, car sa main se serra un peu plus dans la sienne tandis qu'ils marchaient

-Laisse moi te raconter, j'essayais de dormir enroulé dans ma cape. J'ai eu de la chance car il ne neigait pas cette nuit là. Bien sur, j'entendais des bruits, pour la plupart le bourdonnement d'insectes, quand soudain...Ce n'était plus un bourdonnement mais un grognement. Pardi que je me suis redressé d'un bond tu imagines. Alors je me suis saisi de la hache que mon père m'avait donné et je suis resté silencieux, le plus possible. je craignais d'être la proie d'un de ces énormes sangliers des montagnes que l'on croise parfois loin des chemins, ce fut ma plus grande hantise...

Le regard de Jvollnïr passa de son père vers les fleurs qui bordaient le chemin, quand il aperçut les voiles des drakkars en contrebas arrimé au port. L'idée d'imaginer son père à seize ans ne lui avait jamais effleurer l'esprit, il eut toujours connu cette figure patriarcale comme une fondation tutélaire, un roc. Et il se demanda s'il eut toujours cette confiance en lui même plus jeune.

-Je ne voyais rien, je m'en souviens comme si cétait hier. Repris son père, dont le discours devait surement élevait quelques souvenirs tant son regard lui parut lointain. Par Shor, j'étais gelé, mais vraiment, je grelottais à rester sur place et je décidais alors de chercher l'origine du bruit d'un pas prudent.

-Et alors 'pa? Tu l'as trouvé? c'était un gros sanglier?

-Haha! Non mon garçon, c'était un horqueur! Un horqueur qui badinait sur un rocher au bord de l'eau. Il m'a vu, mais il est resté là sur son rocher. Surement devait-il profiter d'un repos bien merité...Mais la vision de ce horqueur, de cette gueule, et de la force qu'elle peut déployer, est ancré dans mon esprit comme un portrait sur une peinture. Tu vois Jvollnïr, j'ai quitté mon rituel plus fort, plus attaché encore à la beauté de ces terres. Et ce sera la même chose pour toi. Nous arrivons, je vais faire la traversée avec toi.

Parmi les drakkars et bateaux de pêches quelques barques flottaient sur l'eau. ils descendirent jusqu'au dernier ponton, laissant derrière eux les plus grands navires. Face à eux de l'autre côté de la rive se dressaient les monolithes de pierres semblables à des dolmens émergeant de leurs océans de brume, tandis que le soleil couchant, véritable couronne d'or était lentement dévoré par l'épais brouillard. Tout était si calme et si mystérieux.

-Bien monte, il est temps. Ordonna Thaedras.

Le gamin posa un pied sur la barque, d'un mouvement peut-être trop abrupt passa l'autre jambe par dessus la coque faisant tanguer le petit vaisseau et chutant sur le cul.

-Houla, ca tangue et nous n'avons encore rien bu pourtant! Plaisanta le père déclenchant l'hilarité du fils. Attention de ne pas finir à l'eau!

Le père finit par rejoindre son fils de manière plus adroite et saisissant la rame, il poussa celle-ci sur le ponton pour donner une impulsion à la barque et s'éloigner. Bientôt ils flottèrent sur la rivière tranquillement et les antiques dolmens se rapprochaient comme des fantomes. Les herbes étaient hautes et le brouillard commençaient à les happer eux-aussi.

-Le brouillard est fort, des créatures magiques roderont cette nuit dans les marais, fais attention à toi.

-Oui 'Pa...Ils me font pas peur tu sais. Tant que ca se découpe ou ca se frappe....Mais savoix parut plus étranglée qu'à l'accoutumée. Il était nerveux, il le sentait, mais il était hors de question qu'il ne laisse paraitre l'once d'une crainte.

-Peut-être, mais fais attention tout de même, surtout si tu entends ou aperçoit un Crevassais tu ne t'y frotte pas, et tu fuis silencieusement. Un loup c'est une chose mais un crevassais, cette saloperie par Shor, c'est pire que la vérole. D'ailleurs j'ai quelque-chose pour toi.

Thaedras tendit face au jeune homme une hache à deux mains, le manche plutot grossier de bois taillé était surplombé d'une large double lame en fer.

-C'était cette même hache que mon père m'a donné pour mon rituel de la Nuit, desormais elle est à toi. Puisse t'elle trancher sec. Bien, nous sommes arrivés!

La barque buta après un dernier coup de rame et Jvollnïr se saisissant de la hache descendit de l'embarcation.

-Tu es prêt? Demanda son père d'une voix grave, comme si cela était la dernière fois qu'ils se parlaient.

-Oui, on se voit demain matin, je reviendrais ici-même.

-Je serais la à l'aube mon fils. puisse Kyne te guider dans la nuit. Et peut-être pour le rassurer, Thaedras lui tapota l'épaule dans un sourire complice.

Jvollnïr crut y lire une once de peur dans ce regard, mais il ne préfèra pas relever car en verité, il était terrifié lui aussi. Il ne pouvait le montrer, la peur n'était pas nordique. Alors il se retourna, posa sa hache sur son épaule dans un mouvement lourd et s'engouffra parmi les hautes herbes. Sa silhouette disparue progressivement parmi les brumes et bientôt Thaedras n'aperçut plus que les hautes herbes danser sous le vent du nord. Dans un frisson, il ressera sa fourrure sur son cou, puis repris la route dans l'autre sens. Il quittait un enfant, et demain, si les marais et la nuit le lui rendait, il retrouverait un homme.

..........

Loin de là, dans la demeure des Brumadr de Solitude, face à un autel fait de branchages en bois et de colifichets pendus, une vieille dame était agenouillée. Son visage était caché d'un voile tandis que les flammes des chandeliers miroités sur le tissu. Elle murmurait les mains jointes.

-Que faites-vous Hulga? Demanda Asfrid Brudmadr, la mère de Jvollnïr qui passait par là.

-Je prie Asfrid et vous devriez en faire autant.

-J'ai confiance en mon fils.

L'ancienne Hulga redressa alors la tête mais son visage voilé ne permettait guère de lire ce qu'elle pensait, seul deux joyaux d'un bleu azur scintillaient sous la lumière faiblarde des bougies.

-Moi aussi Asfrid, c'est aux marais que je n'ai pas confiance. Alors venez et implorons tous deux les esprits de veiller sur notre Jvollnïr. 

Et sur ces mots, la vieille dame tendit une main gracile, invitation qu'Asfrid accepta. La mère de Jvollnir, rabattit sa longue chevelure blonde derrière sa nuque et se posa à genoux aux côtés de sa belle-mère. Alors silencieusement, et vigoureusement, elles prièrent une longue partie de la nuit.

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Lun 30 Jan - 12:17
Le rituel de la Nuit
II.

Les brumes couvraient les terres comme un épais manteau diaphane. L'atmosphère était pesante et fraîche, l'air semblait stagner comme un vieil homme immobile et drapé, imperturbable. Les contreforts de Solitude au nord et les terres du sud créaient une cuve où nulle rafale ne pouvait s'engouffrer, ce qui donnait cet étrange impression que le temps étaient aussi gelés que ces froids paysages. Cela rassurait perceptiblement le jeune Jvollnïr, car il pouvait prévenir toute agitation de la brume. En effet si celle-ci se mettait à danser, ce n'était nullement du au vent mais à une présence. Il pourrait dès lors se cacher ou s'éloigner. Les herbes hautes lui chatouillaient parfois les bras et le clapotis poisseux de ces pas dans la boue, de plus en plus épaisses ralentissaient progressivement son avancée, bientôt il devait presque lever les jambes à chaque pas. 
Au bout de longues minutes, peut-être une bonne vingtaine, le gamin essoufflé s'arrêta, le soleil ne tarderait pas à se coucher. Au loin il apercevait les sapins du bois délimitant l'orée des marais comme une couronne végétale éclairée par la lumière chaude du soleil couchant. Il serait mieux là bas au sec que dans la fange de ce bourbier pour passer la nuit même s'il savait que quelques vieux tertres se dressaient de leurs antiques pierres pleines de légendes et de mystères. Tout le monde à Solitude savait qu'il fallait éviter les tertres, on raconte que les Draugrs, ces martyrs sacrifiés à l'autel des vieux Dragons, erraient dans le coin, tel des chiens gardant leur demeure. Aussi décida t'il de reprendre sa marche, bien que difficile, dans la boue et la terre meule pour gagner l'orée de la forêt, et tandis qu'il avançait, de coups de haches bien placés, le garçon déblayait le chemin des herbes et ronces envahissantes qui tentaient de s'accrocher à lui. Il s’énervait, haletait, et le froid lui piquait le corps comme un millier d'aiguilles auquel il ne pouvait échapper, ainsi serrait-il plus fortement sa hache, nerveux et essoufflé, et le poids de l'échec commençait à peser dans son jeune esprit. Le bourdonnement infect des insectes alerta ses sens mais il était déjà trop tard quand de gros moustiques vinrent lui chatouiller le visage. Alors s'agitant, les bras en l'air pour chasser ces vermines, ses pieds entravées par la bourbe ne suivirent guère le mouvement et le garçon chuta, les mains vers l'avant, mais cela ne suffit pas à le retenir et il tomba lourdement parmi la fange couvert de boue et poisseux. Inspirant longuement, il était fatigué, agacé, relevant un bras lent dégoulinant de fange. Il se demanda lors d'un fugace instant si il avait seulement envie de continuer. Il pourrait revenir en arrière, retourner chez lui au chaud...
Et faire face à la déception de ces aïeux, goûter à la honte des ratés... Alors grognant tel un ours, Jvollnïr redressa le regard des herbes hautes vers la forêt tordue au loin, couronne de sa sauvegarde. Mais à travers les épais fourrés, l'enfant ne trouva guère l'espoir mais apparurent de sombres éclats de porphyres, mouvants et pourtant immobiles d'insistance. Ces regards le perçaient malveillants, d'une infâme soif qui chassèrent alors instantanément le bref désespoir qui l'eut possédé, ce que l'on nommait, l'instinct de survie. Prenant appui sur ces mains et gisant depuis la boue, le gamin se redressa brusquement sur ces deux jambes alors bien ancrés. Les deux regards prédateurs dansaient au sein de la brume et se mêlaient de leur brune robe à la dense végétation. Cela ressemblait à des chiens...Ou bien des loups ? Et serrant alors le manche de sa hache au creux de sa main, il repensa à ce que lui dis son père. « Ne montre jamais que tu as peur mon fils, c'est la peur qui fait la proie. Si tu as peur, tu deviens la proie. Sois toujours le chasseur. » Sa main trembla l'espace d'un bref frisson avant qu'il ne hurla sur les deux bêtes qui lui tournaient désormais autour. Son cœur était peut-être jeune mais il était nordique. Et lorsque les bêtes grognèrent de leur sauvage férocité, c'est d'un cri plus sauvage et féroce encore qu'il répondit, emplis de hargne, et de colère, exorcisant sa propre frustration, ses propres doutes et cet affreux apôtre qui pointait le bout de sa lanterne en son ame, et que l'on nommait la peur. Alors ces deux sombres regards retrouvèrent l'obscurité du soir et le jeune homme haleta, nerveux, avant de lâcher un long soupir de soulagement lorsque les fourrés redevinrent aussi immobiles que les glaces de ce royaume. Ces muscles se relâchèrent dans un bref moment de bien-être tandis qu'il s'assurait de la tranquillité des lieux et son regard se dressait vers les cieux, sombres et torturés, aussi menaçants que l'étaient ces marais.
Et son répit fut de courte durée lorsqu'il se rendit compte que la clarté du soleil couchant s'était retiré laissant à la nuit la morsure de ces ténèbres. Et tandis qu'il sentait ce mauvais apôtre s'éveiller de nouveau, il lui pris la rage de rejoindre au plus vite la forêt. Furtivement, et poussé d'un instinct sauvage qui lui était jusqu'alors étranger, il se précipita à travers les marais, oubliant dès lors, les douleurs, la boue, les chardons, les loups, et la peur filant aussi vite qu'un aigle dans le ciel de Bordeciel.

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Lun 30 Jan - 12:18
Le Rituel de la Nuit.
III.

Franchissant l'orée de la forêt de pins, le jeune Jvollnïr jeta un regard derrière lui, délaissant l’inquiétant marais et ses bourbiers pleins de dangers. Il y avait quelque-chose de rassurant parmi ces vieux arbres, tel un écrin de verdure, un manteau de réconfort. La nuit était pleine et relativement paisible mais fraiche, quelques flocons éparses tombaient ca et là dans une atmosphère des plus bucoliques. Avançant parmi les bois, le jeune nordique pouvait entendre le hululement des chouettes éveillées, et autres sons nocturnes parfois doux et parfois plus mystérieux. Il prêtait attention de ne point s'approcher des tertres qui se dressaient imperturbables au temps et finit par arriver face à une petite clairière, jouxtant la montagne. Ce serait le lieu idéal pour se poser pensait-il, des faisceaux de lumières projetés par Masser et Secunda tel des lames d'argent se reflétaient sur la roche et éclairaient les conifères. Resserrant sa fourrure contre lui, le gamin ressentait le froid lui grignoter de plus en plus le corps. Ainsi après s'être assuré de la tranquillité des lieux,(son père l'ayant assez prévenu de la présence éparse des sauvages Crevassais), la priorité était de se réchauffer. Il s'en allait ramasser quelques branchages et brindilles et forma près d'un petit rocher un tipi de brindilles entourés de cailloux qu'il déposait tel un cercle. Une fois son ouvrage terminé, il y ajouta de l'herbe sèche et du lichen au sommet afin de faciliter la prise du feu. Venait dès lors le plus difficile, faire le feu. Ce saisissant de deux silex, il cogna les cailloux pour en faire jaillir des étincelles, malheureusement, jamais l'étincelle était assez vive pour embraser le tipi. Il s'y repris, à deux, trois, peut-être dix fois, ses nerfs misent à rude épreuve quand au bout d'une bonne dizaine de minutes, mortifié par le froid, ces doigts glaçés et piquants, l'étincelle pris et à pleine gorge souffla, souffla plus fort jusqu'à ce qu'elle se mua en flammèche. Il était sauvé quand il vit le tipi s'embraser petit à petit et prit place sur le rocher, satisfait. la chaleur léchait son corps transi du gel et il se frotta les mains, plein d'un bien-être qui lui semblait alors si précieux. Son estomac le rappela à lui, et il sorti de son paquetage une demi miche de pain et un peu de viande séchée. Ce repas bien que modeste et famélique était tout ce dont il eut besoin pour compléter cet instant de paix et le sommeil ne tarderait guère à le gagner dans ce relatif havre de tranquillité. Après tout cette épreuve ne se révélait pas si terrible que cela. Néanmoins le feu ne tarderait pas à se consumer lors de son sommeil et il serait sûrement revêillé transis de froid. ll était préférable d'y ajouter de nouveau branchages secs et brindilles pour ne point le voir mourir. 
Aussi le jeune garçon quitta son petit rocher pour s'enfoncer de nouveau dans la forêt. Qu'elle était inquiétante la nuit, avec ces vieux sapins et ces bois noueux, couverte d'ombre et de mousse. Il distinguait peu ce qui se cachait dans le noir, s'imaginait que dormait là quelques écureuils et renards mais prêtait attention au moindre bruit car restait la crainte d'un loup affamé comme rencontré plus-tot. Alors qu'il se baissait pour ramasser du bois, une voix se fit entendre au loin, un grondement plein de hargne. Se redressant hâtivement, son coeur lui intimait de fuir mais son esprit curieux lui ordonnait le contraire. C'est alors d'un pas discret qu'il se faufila parmi la végétation pour se rapprocher du brouhaha. L'obscurité de la nuit laissa place alors à un halo verdatre surnaturel et brumeux pesant parmi les bois. Des cris retentirent, des cris qui n'avaient rien d'humains, et c'est au détour d'un large cèdre qu'il aperçu l'étrange scène qui se passait face à lui. Une créature semblable à un arbre se débattait férocement contre un ce qui ressemblait à un homme terrifiant, celui-ci hotait du corps d'un ours agonisant sa hache où coulait comme coule un ruisseau le sang de la pauvre bête. Blottis et effrayé, couinait un ourson.  L'homme était couvert d'os et de marques blanches, il n'avait guère de cheveux que son crane tatoué de signes tribaux et se préparait à tuer l'ourson redressant sa hache, une lueur sournoise et pleine de malice au fond des yeux. Jvollnïr fut saisi d'effroi, ne sachant que faire. Devait-il fuir...Mais cette créature...Il ressentait un tel désespoir...Il se souvenait des histoires sur les arbres qui marchent que lui racontait sa grand-mère...Les Spriggans, des esprits de la nature. La créature sauvage semblait prise de rage et se jeta de tout son corps pleins de racines sur l'homme pour l'empêcher d'oter la vie à la petite créature, déviant sa hache et entravant la brutale execution.

-Saloperie d'esprit...Je vais en faire du petit bois. L'homme hurlait sa hargne sur le spriggan l'accablant de terribles coups de hache. 

Que devait-il faire...Aide cet homme effrayant? Mais il sentait toute la douleur et la peine de la créature sauvage...Ou bien était-ce la douleur de l'ours agonisant? Il était face à un mur d'incompréhension...Quand un coup brusque de hache vint couper le bras du spriggan, celle-ci hurla de nouveau sa douleur, et l'écho de sa souffrance résonnait dans la tête du gamin tel un tocsin assourdissant.

"Crevassais, créature...mauvaise..."Quelques mots résonnaient en son esprit alors que le regard vert pale et brillant du spriggan croisa le siens..."Aide-moi..."

Alors n'écoutant que son jeune courage, Jvollnïr s'élança dans la bataille et frappa le dos du Crevassais de sa hache. Celui-ci cria, pleins de colère, et se retourna hâtivement. Son regard était terrifiant, que celui d'un homme fou possédé par la rage et le mal. 

-Mais d'où tu viens toi gamin...Il lui répondit d'un violent coup de coude en plein visage qui l'envoya valser. Je m'occuperai de toi après sale mioche...

Alors qu'il chutait, il tomba aux côtés de l'ours...Celui-ci ne bougeait plus...Son regard était vide, la flamme de la vie l'ayant quitté, laissant l'ourson à ses côtés seul. Le gamin se redressait tandis que le spriggan entourait son bras noueux autour du corps du barbare, et il en profitait alors pour lui asséner un bon coup de hache dans la jambe. Le genou du Crevassais flancha alors mais il eut le temps d'enfoncer sa lame dans le creux de la créature et déchira celle-ci en deux alors qu'il s'effondrait au sol. La douleur du Spriggan fut tel que le gamin la ressentit au plus profond de son être comme un feu brûlant et brusquement, une haine viscérale envers l'homme monstrueux le posséda et une force aussi sauvage que dévastatrice se déversa en lui dans un flot de carnage. Il se jeta de nouveau sur le dos de celui-ci et s'y accrocha pour l'asséner de coups de hache à n'en plus finir...exorcisant la douleur et la haine qui le possédait à cet instant. IL frappait de sa hache, frappait et frappait encore arrachant le mal au Crevassais comme il lui arrachait la chair. Il ne restait plus grand chose de l'homme quand Jvollnïr retrouva ses esprits qu'un tas de chair morte au sol...Le spriggan s'était lui aussi effondré mais brillait encore la pale lueur verdâtre tel une lanterne dans la nuit. La mort rodait à ces côtés, l'esprit sauvage, le Crevassais, l'ours...Seul restait lui et l'ourson qui se blottissait contre ses jambes. Alors Jvollnïr se baissa pour le saisir dans ses bras et le serrer contre lui. Etait-ce la fatigue? Ou bien cette empathie étrange qu'il ressentait pour cet ourson et le spriggan mais ses yeux s'embuèrent de larmes et il renifla longuement, serrant la mâchoire pour ne point céder aux pleurs. Et hypnotisé par la luciole, il en suivit ses mouvements. Celle-ci s'éleva jusque la cime des arbres dans une dernière danse folle, éclairant alors les bois d'une lumière vive et émeraude baignant les lieux d'une atmosphère mystique. Elle tournoya, tournoya...C’était là sa fin pensait le gamin, mais au lieu de disparaître, celle-ci redescendit brusquement et tourna autour de l'ourson avant de le posséder, éclairant d'un bref instant son pelage de la même aura de jade que la forêt, puis enfin, toute lumière disparue cédant à l'obscurité nocturne.
Il régnait un calme apaisant, et Jvollnïr regagna le feu de camp avec l'ourson dans ses bras. Ils n'eurent aucun mal à trouver le sommeil près du feu vivifiant et ardent, le corps comme le corps éreintés et abîmés. Et ce n'est que lorsque l'aube vint les réveiller de sa lumière douce qu'ils quittèrent ensemble la clairière et reprirent la route dans l'autre sens.
Jvollnïr rentra avec l'ourson, à Solitude à la grande surprise de ses proches et de tous les habitants de Solitude. Il lui apporta les soins nécessaires, et le baptisa Asbjorn, puis ne se quittèrent jamais plus jusqu'à ce que l'ourson soit devenu trop grand et trop massif pour vivre entres les murs de la cité. On lui posait souvent la question, mais jamais il ne répondit. Comme jamais il ne conta à personne, ni même à ces parents, ce qui s'était passé cette nuit là.

Depuis, même si la bête a retrouvé la vie sauvage, elle n'est jamais bien loin de Jvollnïr, car le lien ne s'est jamais taris.

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Jvollnïr Brudmadr de Solitude. Empty Re: Jvollnïr Brudmadr de Solitude.

Lun 30 Jan - 12:28
La Ténêbreuse.


I


Quelque-part dans Griffenoire le 25 Soufflegivre.

Le nordique tenait fermement la créature sous son bras, le pommeau de sa hache lui perforant presque ce qui ressemblait plus à un bec qu'à un menton. Elle hurlait.

"VOUS LUI FAITES MAL, VOUS LUI FAITES MAL."

"Alors parle créature!"

"Jamais. Jamais...Il a beau savoir qu'ils sont toujours deux...Jamais il ne lui dira où elle est."

"Alors j’espère que tu sais voler...!" Hurla d'impatience le nordique. "Par Kyne, je vais te faire bouffer tes plumes!" Entravée sous la prise du guerrier, celui-ci fit un pas en avant. Face à eux le vide, du haut de la falaise, ne laissait percevoir que des limbes rocheuses, aussi aiguisées que la lame de sa hache. La créature tressauta de peur, voir de panique alors que sa patte tâtait le vide.

"Non! Non! Il ne va pas faire ca!"

"Ho que si il va faire ca." Répondit-il furieux, resserrant un peu plus son bras autour du cou de la bête. Il sentait celle-ci se débattre, mais à bout de souffle, elle finit par lâcher quelques spasmes. "Je ferai même bien plus, écoute-moi..." Et murmurant à son oreille, sa voix se fit plus caverneuse et terrifiante. "Je te dépècerai, chair par chair et plume par plume s'il le faut, jusqu'à ce que tu me délivres ton secret." 

La Harfreuse hoqueta, peut-être de terreur ou de manque d'oxygène...Quand elle se débattait une dernière fois. Jvollnïr resserra un peu plus son étreinte et tenant alors la garde de sa hache à deux mains contre sa gorge, celle-ci lui rentra ses griffes dans la chair de ses avants-bras.

"Je vais te faire parler sale monstre! Comment faites-vous?!" La bête s'agita alors en quelques dernière fulgurances, puis elle hoqueta longuement, une fois, puis deux...avant de laisser place à un long rale. Jvollnïr sentit quelque-chose passait le long de la gorge de l'harfreuse, quelque-chose venant de l'estomac et qu'elle régurgitait. Par instinct, il relâcha la bête et la repoussa au sol derrière lui, celle-ci ricana entres hoquets infects et dégueulis verdâtres, à quatre pattes sur le roche.

"Tu aurais du me tuer quand tu en avais l'occasion héhé...Tu aurais du..."

Alors, peut-être, pris de panique le nordique se jeta sur la harfreuse et abattit d'un coup sec sa hache sur son cou...Une gerbe de sang fila à travers la lumière mauve de la caverne et la tête du monstre roula un peu plus loin...Avant de s'immobiliser sur la pierre froide, mais parmi l'obscurité, devant les yeux de jais de la tête inerte, miroitait le reflet d'un éclat d'argent. Le nordique haletant, hésitait à s'approcher...Il regarda l'objet de loin, tout en reprenant sa respiration. Cela ressemblait à une boule de cristal, une sphère de verre peut-être, mais quelque-chose de brumeux, sombre dansait en son sein, quelque-chose qui lui dressait les poils.

"Qu'est-ce que c'est qu'ca...?" Murmura t'il en s'approchant prudemment...Se baissant, il saisit l'objet dans sa main...L'objet en question était froid, très froid et semblait murmurer des choses, des choses incompréhensibles...Aussi le nordique l'entoura dans un linge et le rangea dans son sac...Il n'aurait pas sa réponse, Griffenoire garderait son secret pour l'instant...Il était temps de remonter à la surface. 


II.


Rapport d'étude de la Ténébreuse.

Nous en savons peu et beaucoup sur la ténébreuse. Peu car nous ne savons rien de son fonctionnement et de son but et beaucoup car la vieille astucieuse nous a conté sa légende, son histoire. 
La ténébreuse en elle-même ressemble à une sphère en verre où s'agite quelques ténèbres en son sein, une fumée vaporeuse et sombre prisonnière de cet écrin. Elle a un effet psychique sur certaines personnes, et non sur d'autres. Personnellement je suis complètement insensible à son effet mais Mirrie par exemple en est sensible, pire encore pour Phèdre qui souffre de son affliction. Nous la gardons en sécurités dans un endroit ainsi protégé loin de sa maléficience. La vieille astucieuse nous a conté qu'elle était le fruit d'une magie des Harfreuses, le fruit du sombre labeur d'un couvent de ces créatures dans le but de convertir les mens et mers en "soeur de la nuit". La ténébreuse serait donc un outil, un outil reliant une Maîtresse à sa victime dans le but de la transformer en nouvelle "soeur". Le processus de conversion, ou de transformation nous est encore étranger comme la manière dont elle agit. Comment cet objet fonctionne nous est pour l'instant étranger. Néanmoins nous avons une piste, la vieille astucieuse nous a conseillé de nous rendre au sein de la Crevasse au village de Gaste-Karth. La magie Crevassaise étant liée à celle des Harfreuses, il nous faut trouver une sorcière afin que nous puissions en apprendre plus. Mais me rendre à la Crevasse et parlementer avec le peuple fou des Crevassais ne m'enchante pas, leur magie impie et abjecte est aussi l'origine des maux qui agite le Bordeciel, et je ne peux occulter leur lien avec la sinistre Horde Grise.
III

Rapport d'avançée des recherches. 
20ème de Clairciel.

Les ténêbres de la Crevasse se laissent dompter progressivement alors que je fais la lumière sur cette affaire. J'ai appris bien des choses sur la ténébreuse depuis mon départ de Solitude. Il m'a fallu d'abord trouver la trace d'une sorcière Crevassaise et pour cela faire mes preuves auprès des Crevassais. Je me suis ainsi employé principalement à rendre service auprès de la classe dirigeante de Markarth, si l'on peut utiliser ce terme pour ces sauvages, tous ce mois de Primétoile. Dans un sens cela me fut fort bénéfique car j'ai pu explorer la région, bien plus dangereuse que l'occident de Bordeciel. La Crevasse est emplie de tourments, de créatures sauvages dont il vaut mieux taire les noms, et autant de clans aux pratiques impies célèbrant d’infâmes rituels dans des sabbats plus sanglants les uns que les autres. Mais ces observations seront le sujet d'un autre écrit. Car ce peuple, aussi barbare et fou qu'il puis être, comporte une philosophie et une mentalité si particulière qu'elle en comporte une certaine richesse, et de ce fat un pouvoir non négligeable. Car désormais que je connais bien ce peuple, je tremble d'autant plus pour le Bordeciel, le jour où ils se déverseront sur notre royaume tel une tempête de griffes, d'os et de sangs.
Mais revenons au sujet de l'étude. Après nombreux services, j'ai réussi à prendre contact avec un Crevassais rebelle refusant l'autorité du despote de Markarth. Il m'a organisé une rencontre avec une puissante sorcière du nom de Mélinée du clan Mornesonge. 
Je quittais alors Markarth pour un lieu nommé le grand arbre où cette Mélinée m'attendait. Je me présentais en honnête alchimiste, désireux d'en apprendre plus sur cet artefact du nom de "ténêbreuse" afin de sauver une amie de son mal. Elle m'écouta, longuement et très intéressée, puis me posa de nombreuses questions sur l'artefact en question mais refusa d'abord de me venir en aide, car je n'avais rien à lui offrir en retour. Je lui proposais alors de l'or, où quelques richesses que je possédais à l’échoppe mais elle me rit au nez. Toutes les richesse du monde ne l’intéressait pas car "cela ne la nourrissait pas". Ce qu'elle désirait en retour, c'était me mettre à l'épreuve, et juger si j'étais capable de suivre les traces des reliques de la "Reine des Enfants". 
Ma première épreuve constituait en un duel contre un membre du clan Mornesonge. J'acceptais, une vie pour une vie me semblait être un juste prix à payer. Mais j'étais loin d'imaginer l'indicible horreur dans laquelle je m'apprêtais à plonger.
IV.

Pour le sang et la chair.
Pour la Reine des Enfants.

Ils menèrent le nordique à travers les collines les yeux bandés. Combien étaient-ils? Il ne savait guère. Peut-être quelques-uns, ou bien toute une tribu. Il reconnaissait la voix de la Sorcière Melinée, mais il ne parvenait à comprendre les autres murmures, les autres chuchotements.
La procession avançait parmi les bois noueux et la froide rocaille de la Crevasse, menée par l'étrange sorcière, sans qu'elle ne se retourna une seule fois, tandis que des mains du clan Mornesonge, le guider à travers cailloux et taillis. Il faillit chuter plusieurs fois mais jamais, ni rictus moqueur, ni remarque, de l'assemblée que le seul silence et le chant, qui lui parut alors sinistre, de la nature sauvage. 
De ce silence s'éleva une voix féminine et sévère, puis une poigne sur son épaule, lui imposa l'immobilité.
"Ce soir, mes amis, nous honorons la Reine des Enfants, une vie pour sa grâce, de l'un ou de l'autre, seule, elle, choisira, l'élu de la nuit éternelle." 
Le nordique ne comprenait pas grand-chose à cette proclamation mais un frisson lui parcourut l'échine, lui qui détestait jusque la la magie et les superstitions, était servis, de plus, complètement désorienté et dans le noir le plus profond, il ne s'était jamais sentis aussi vulnérable. C'était un sentiment des plus désagréable. Alors il entendit racler le sol, puis quelques éclats rougeoyants vinrent chasser jusque là l'obscurité la plus totale. Puis il senti une présence approcher discrètement et l'effleurer, glissant ses doigts derrière son crane, elle dénoua le bandeau qui entravait sa vue et le libéra de son inconfort.
La nuit était pleine...Pleine de feu et de chaleur. Le nordique était entouré de braseros énormes montés sur des pieds taillés dans la pierre. Devait-il se trouver dans une obscure et ancienne ruine nordique oubliée car au milieu d'une clairière brûlait cette couronne de flamme comme autant de joyaux sous un ciel de nuit et une dizaine, peut-être vingtaine de silhouettes le scrutaient, immobiles, et inquiétants. Sa vue se brouillait tout d'abord sous la violence d'une telle transition, et il aperçu ensuite la main gracile couvertes d'ossements de la sorcière sur son épaule jusqu'à ce que celle-ci pivote pour lui faire face.
"Je peux t'aider à sauver ton amie, mais pour que la Reine des Enfants rende la vie, elle doit aussi donner la mort."
Et d'un vague signe de la main spectral, elle fit signe à un homme, une silhouette massive approchant et entrant au sein du cercle. L'homme portait une fourrure et des ossements, mais de son visage, Jvollnïr n'apercevait rien que l'aspect d'un crane de troll inquiétant. L'homme se frappa la poitrine trois fois avant de faire tournoyer une masse grossière en bois constellée de piques d'une main, ce qui n’impressionnait guère le nordique qui restait de marbre face à lui. Il comprenait maintenant la courte tirade de la sorcière, ce serait un duel à mort. La sorcière éleva un cri dans la nuit, et l'écho du clan entier y répondit d'un étrangement hululement semblable au cri de la chouette, accompagné de coups secs, comme des percussions sur un bouclier.
La face de troll s'avançait férocement, le combat allait commencer.
D'abord d'un pas lent mais sur, puis de plus en plus rapidement, le Crevassais s'élança hâtivement ce qui surpris Jvollnïr qui ne s'attendait pas à une telle rapidité pour un guerrier si massif, et il eut tout juste le temps de se protéger de la garde de sa hache de bataille alors que la masse s’abattit sur lui. Il eut l'impression de devoir tenir un rocher à bout de bras et ses jambes tremblaient sous la force du guerrier. Un ricanement mesquin s'échappa des lèvres de son adversaire, tel une ombre dans la nuit, un fantôme emplis de malice et de cruauté...Quelque-chose se passait, quelque-chose de mauvais...Il pouvait le ressentir jusqu'au coeur de ses tripes et tandis qu'il chancelait, prêt à céder à la force de l'ennemi, sa volonté repris le dessus et tentant le tout pour le tout, c'est d'un magistral coup de tête qu'il répondit. Il eut l'impression de s'exploser le crane tandis que sa tête heurta le crane de troll...Celui-ci  tituba en arrière, relâchant alors la pression sur sa hache. Pris de vertiges, il inspira puis expira longuement pour ne point faillir...Quand il aperçu progressivement le véritable visage du Crevassais se dévoiler, car sous la violence du choc, le crane s'était fendus en deux avant de se morceler, gisant désormais en brisures éparses à ses pieds. 
Il se demandait s'il n'était guère moins terrifiant avec son masque que sans, tant ce visage déformé de peintures aux traits sombres baignant les joues et signes cabalistiques tel des épines exprimait un sadisme naturel et des plus féroces. Ce qui était sur, c'était que ce guerrier n'avait pas peur, pire, son regard vif et féroce témoignait d'un amusement certain, et d'une folle envie de violence. Il eut à peine le temps de souffler que la deuxième charge suivis, se jetant en avant muant sa masse tel un fendoir, le nordique esquiva sur le côté et répondit d'un revers de sa hache qu'il balaya largement. Leurs deux armes s'entrechoquèrent mais ne firent guère vaciller le Crevassais qui enchaîna d'une puissante estocade dans l'estomac. Jvollnïr eut l'impression d'une charge de sanglier dans le ventre et hurla de douleur avant vomir une gerbe de sang, le corps plié en deux. Heureusement il aperçu l'ombre d'une main se lever et il eut tout juste le temps de se jeter en avant sur son assaillant, et répliqua d'une avalanche de poings. Saisissant sa hache des deux mains, il bloqua la garde de celle-ci contre sa gorge pour tenter de le neutraliser, mais le Crevassais lui était supérieur en force et il n'eut guère de mal à se défaire de l'étouffante étreinte, roulant alors chacun sur le côté d'une part et d'autres. Ils se redressèrent tous deux hâtivement et une tempête de coups s'en déversa, on apercevait la masse tourner mais à chaque fois se heurter à la hache de Jvollnïr, l'éclat de l'acier brillait sous les deux lunes et hurlait leurs fracas, quand brusquement après une feinte, l'arme du Crevassais s'abattit sur son épaule, accompagné d'un sinistre craquement...annonçant une vive souffrance. Son épaule était en miette. C'était tout son corps qui tremblait dès lors de douleur et il pensa sa dernière heure arrivée. Au moins serait-il mort en héros dans un duel glorieux face à l'ennemi de toujours. Sovngard lui tendait les bras.
Quand à Phèdre...La pauvre enfant. Il n'aurait pu la soigner, il n'avait même rien préparé pour ces proches...
Sovngard devrait attendre un peu, il ne pouvait condamner la gosse au prix de son impuissance, il devait se reprendre! Et grognant de toute sa hargne le nordique se redressa et fila sur son ennemi comme un aigle file sur sa proie, reprenant l'avantage. Il tentait de balayer sa hache d'une main car son second bras ne répondait plus, mais ces mouvements étaient alors bien trop lestes et hasardeux et le guerrier s'en défendait aisément en riant.
"C'est finit pour toi nordique, je vais vivre et toi, tu rejoindras le royaume de Namiira."
"Jamais tête de Troll...Jamais je crêverai sous les coups d'un putain de Crevassais." Répondit t'il furieux contre son adversaire mais aussi contre lui et renâclant tel un taureau, il eut brusquement l'idée de lui écraser le pied lourdement, entravant alors la liberté de mouvement du Crevassais. Puis enchaîna brusquement d'un uppercut à la hache. Même si le mouvement était grossier, il réussit à lui entailler une bonne partie du thorax. L'homme hurla sa douleur comme sa haine avant de chuter en arrière dans une gerbe pourpre tatouant le nordique du sang de son adversaire. S'esquissa alors sur son visage vengeur un sourire satisfait et libérateur. Il survivrait finalement...
"Ce n'est...pas...finit...Je suis..."
Brusquement le corps à terre du Crevassais fut pris de convulsions...
"Je suis un Chasseur..."
Il tressaillait au sol, s'agitant dans tous les sens...Puis c'est avec effroi que Jvollnïr remarqua la peau du guerrier se fissurer, et craquer, s'étiolant en morceaux de chairs écœurants.
"Un chasseur...D'Hircine!" Hurla t'il alors qu'il se muait dans sa véritable forme...Il n'avait dès lors plus rien du guerrier qu'il affrontait. Il s'était transformait en un monstre de poils sombres et de crocs, qui avoisinait presque les trois mètres. Un chien d'Hircine, un Goliath. Il comprenait mieux son ressentiment étrange face à ce guerrier et son sourire sadique.
"Par les couilles de Shor..." Répondit à lui même le nordique, mais alors qu'il tentait de trouver un échappatoire, la bête était déjà sur lui, d'une vitesse surnaturelle et lui lacéra la poitrine. Jvollnïr voulu hurler de douleur mais il n'eut guère le temps d'avoir mal que la main de la bête lui attrapa son épaule brisée, et serra si fort que le nordique sentait sa conscience défaillir, assommée par la souffrance. C'est alors par instinct de survie qu'il tâtonna sa ceinture pour se saisir d'une fiole et l'ouvra avec la bouche avant d'en déverser le contenu, la jetant sur le monstre. Un nuage verdâtre engloba le loup-garou, et lorsque le monstre en aperçu le contenu, il était déjà trop tard. Un essaim de mouches s'accrochait à son et lui creusait voracement la peau. La bête hurla et desserra son étreinte sur l'épaule en miette de Jvollnïr. Elle se débattit dans tous les sens tandis que les mouches tel un millier d'aiguilles lui piquaient le corps. Et ne cherchant qu'à vivre seulement, Jvollnïr enfonça la garde pointu de sa hache de guerre dans la poitrine du monstre et l'y enfonça de toutes ses forces, d'abord difficilement avant de l'empaler comme de la viande froide. Alors celui-ci, s'immobilisa brusquement, et recrachant un ultime flot de sang s'effondra au sol dans un dernier tremblement. Il n'y avait plus de hurlements, plus de grognements...Seulement le silence de la nuit et la douleur qui le transperçait lui aussi de part en part. Le monstre gisait au sol, le regard noir et vide.
Il avait vaincu...
"Ho Reine des Enfants, accueille ton fils en ton sein, et qu'il pourrisse ainsi en ton royaume...Quand à vous Champion..." Proclama la sorcière d'une voix nasillarde, et tout en s'approchant, elle se saisit d'un couteau, lame effilée et rituelle pour la planter sauvagement dans la poitrine du monstre, et creusa au plus profond de son corps mort. Baignant leurs trois corps du sang du sacrifié, elle finit par en arracher le cœur alors encore palpitant, et le présenta telle une relique sacrée au nordique.
« Mords. » Lui ordonna t'elle face à lui. « Mords par la Chair et laisse la te guider. »
Jvollnïr était dans un état second, perdu entres l'écho de la violence et une extrême fatigue. Titubant, et ivre des vertiges de cette terrible expérience, il s'avança, hésitant une fraction de seconde. Mais il était trop tard, il ne reculerait plus, pas après ce qu'il venait de se passer. Ainsi faisant fis de tout ce qu'il pensait, de la morale, de ce qui était bien ou mal, c'est à deux mains qu'il se saisit de l'organe outrageusement offert pour y planter furieusement ces dents tel un exorcisme salvateur, dans une extatique libération, le cœur alors pleins d'espoir, dans sa quête de réponses, mais désormais empoisonné.
Il prit l'effet d'une gifle, d'une tempête cinglante et glaciale. C'était un vent gelé qui dansait autour de lui, mêlé à une ombre fantomatique. Le ciel se couvrait de noir et le sol de mort. Baissant les yeux, ses prunelles ne percevaient qu'un océan de cranes perdus dans d'infinis abysses. Et pourtant en ce royaume infernal, il n'avait pas peur, il ne s'y sentait guère étranger. Au loin parmi une brume poisseuse, se distinguait la forme d'une silhouette féminine qui disparut aussitôt pour laisser place à une lumière sombre irradiant d'un cocon pâteux et huileux, dont la laide obscurité s’étendait en des filins vers le nordique jusqu'à s'accrocher à son corps. La toile était poisseuse et froide tandis qu'elle remontait de ses pieds jusque sa poitrine et s'y accrocha comme une chenille s'accroche à une feuille pour mieux la dévorer.
« J'ai...froid... »Murmura au vide de la nuit Jvollnïr, le corps alors tremblotant.
Quelques craquements de brindilles se firent entendre, quand il se rendit compte que c'était le cocon qui se craquelait et déversa un flot de ténèbres qui lui provoqua une puissante décharge d'énergie. Lui vint alors d'affreuses visions, L'artefact de la ténébreuse relié à une créature abjecte et à la jeune gamine du nom de Phèdre à travers une toile sombre, puis brusquement le lien entres l'affreuse harfreuse et la gamine s'estompa comme coupé instantanément, la toile disparaissant pour mourir au sol. L'harfreuse hurlant de colère dans des cris sauvages au milieu d'un cercle de pierre, puis une obscurité latente loin du monde des vivants, sous la terre...Il reconnut Griffenoire, avant d'être dévoré complètement par la substance poisseuse, l’âme à jamais marqué de sa griffe.
ll étouffait, il ne pouvait même hurler pour soulager sa détresseIl se noyait dans des profondeurs de damnés, là où plus jamais il ne verrait la lumière.
Il prit l'effet d'une gifle...Allongé au milieu d'une clairière, seul, sous la caresse du vent froid de Bordeciel. il ouvrait les yeux doucement, l'aube s'était installée et le ciel était clair comme un printemps. Il entendait quelques oiseaux piailler. Jvollnïr était vivant...
Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé, il aurait pu prendre tout cela pour un mauvais rêve, si d'affreuses douleurs aux bras et à l'épaule ne venaient se rappeler à lui de toute leur affection, mais il se sentait bien en vie, l'esprit clair, malgré son corps abîmé, et soudainement il repensa au voyage fantasmagorique. Haletant, et paniqué, il défit son armure et sa chemise pour tâtonner sa poitrine et chercha son reflet dans la lame de sa hache...Rien, il n'y avait rien. Sa poitrine était intacte, si ce n'est quelques cicatrices dont certaines déjà anciennes. Avait-il été drogué ? Peut-être...On raconte que les Sorcières Crevassaises étaient Maitres dans l'art des potions et des drogues.
Alors le nordique se redressa à l'aide de son arme, puis jetant un regard vers les montagnes se décida qu'il était temps de rentrer à la maison...Pour l'instant.
V.

Extrait du carnet de Jvollnïr.

De retour de la Crevasse.

Je suis rentré à Solitude. Enfin...Je ressens un réel soulagement à retrouver mon chez-moi. Ici je me sens bien, entres ses murs, mon royaume, mon jardin. La vérité est que la Crevasse m'a laissé des cicatrices et pas seulement sur le corps. D'une part il y a cette barbarie inhérente à ce peuple, l'horreur innommable de leurs pratiques et auquel j'ai participé, puis il y a cette fascinante puissance et philosophie. Car je me dois de l'avouer, tout nordique qui suit la voie de la chasse et de la vie sauvage ne peut rivaliser avec la philosophie Crevassaise. Celle de la nature sauvage, la vraie. Une vie de chasse, de pêche. Une vie de ballade parmi des clairières pleines de fleurs, et de combat où le sang coule en torrent sur la rocaille grise et ténébreuse de ses montagnes. Je ne sais ce qu'a fait cette sorcière Crevassaise à mon âme après m'avoir mise à l'épreuve, comme je ne sais si c'est l'effet de la Ténêbreuse suite à la destruction du lien avec Phèdre. (L'aurais-je dévier comme le suggère la Dunmer?) Mais une violence m'agite.
Je me pose nombres questions sur cet artefact. Est-il directement lié à la Reine Daedra de la décrépitude? Ou bien est-il le fruit de sorcelleries? Tant et tant de questions dont les réponses m’échappent et pourtant j'éprouve une fascination grandissante pour cet objet. J'ai fais appel à Xiobe, car même si cet artefact est fascinant, je ne peux prendre le risque de subir ces maléfices. Il m'appelle, là-bas, au cercle de pierre...

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