L'Ordre des Lys et du Serpent
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Général Patafouin
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Intermède - Journal d'Aesril Empty Intermède - Journal d'Aesril

Sam 18 Fév - 15:27
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Jour 2




Je me réjouis d’avoir trouvé un carnet. Je ressentais le besoin de poser mes pensées sur le papier. C’était cela ou devenir fou. Blanche, la femme du tavernier m’a généreusement cédé un des siens ainsi qu’une petite mine de plomb. Cela fait parfaitement l’affaire.




Voilà deux jours que nous sommes ici et, en dépit de l'aide qu’a accepté de nous fournir le forgeron, je n'ai pas l'impression que les villageois nous portent vraiment dans leur cœur. Surtout les villageoises. Les regards que me lancent ces femmes me donnent la sensation d'être un pestiféré. Une chance que je sois au-delà de ça. 


Nous avons déjà commencé à rénover la cabane. Fort heureusement je n’en suis pas à mes premiers travaux sur une charpente, mais m’adapter à ce nouveau corps complique tout, surtout au niveau de l’équilibre. Je sens bien que je ne peux plus porter des charges aussi lourdes que d’habitude. Je me sens tellement diminué. Comme emprisonné. Aeva et moi avons dormi dans la cabane pour notre première nuit au village. Au moins, durant la nuit, je peux reprendre mon apparence. C’est toujours déroutant, mais c’est un tel soulagement. Je crois que je ne me ferai jamais à avoir un corps de femme et encore moins celui de Mélicendre. Mais je suis plutôt optimiste. En à peine une journée ici, nous avons réussi à obtenir l’aide et le soutien du forgeron. Peut-être ne suis-je pas aussi mauvais en relationnel que je l’avais supposé, mais je vais plutôt mettre ce succès sur le compte de ma nouvelle apparence. Les jours prochains, Aeva et moi irons rendre visite aux autres villageois pour annoncer notre venue. Nous avons prévu de leur offrir des plantes médicinales en guise de bonne foi. J’espère que cela aidera à apaiser les tensions engendrées par notre venue.




Jour 5




Je crois que je me suis au moins fait une amie dans ce village. Certes, elle a six ans (et demie, selon ses dires, cela semble beaucoup compter pour elle), mais cela reste non négligeable. La petite Violette est revenue me voir avec quantité de questions. Elle voulait que je lui explique comment j’avais fait ma pierre magique. Je me suis surpris à apprécier lui montrer une chose ou deux, bien sûr très basiques, mais elle avait l’air de comprendre. S’en sont suivies une ribambelle de questions ahurissantes et n’ayant même pas forcément de liens avec la magie : “Pourquoi le ciel est bleu ?”, “Risque-t-on de s’envoler s’il y a beaucoup de vent ?” “D’où vient la magie ?”... Quelle chance elle a, que de tout avoir à apprendre. Commencerais-je à apprécier les enfants ? Je ne peux me résoudre à cette idée. 


Mais la vie de cette petite n’a rien d’enviable. Elle m’a parlé de sa famille. Il semble qu’elle soit la cadette de sa fratrie, ses parents n’ont visiblement pas les moyens de subvenir à ses besoins. Elle m’explique que c’est pour cela qu’elle est la plus petite de tout le village. Elle me dit que si elle mangeait bien, elle serait aussi forte que les autres. Mais elle a parfaitement compris que ses parents la délaissaient volontairement, comme une mère ours le ferait d’un petit trop faible. En tant qu’enfant dont le père a toujours souhaité le rejet, je ne peux que compatir, même si nos conditions de vie ont été infiniment différentes. 




Feyrn’. Je crois que j’ai de la peine pour cette petite.




Je lui ai dit de venir me voir si elle avait besoin d’aide. Je ne sais pas quel genre d’aide je pourrai lui apporter. Je ne suis même pas fichu de sauver ceux qui me sont chers. Mais peut-être pourrai-je l’aider. Qui sait…




Jour 7




Ces dernières journées ont été éreintantes, entre la réfection de la cabane et le démarchage des villageois, il me semble que nous ne nous arrêtons pas. Nous avons malheureusement dû essuyer le refus de la femme du boulanger, Méline. Elle ne veut pas que je l’ausculte. Selon moi, elle craint pour son enfant à naître. Je lui ai malgré tout donné quelques conseils sur son alimentation pour son enfant. Son teint de peau et la couleur de ses ongles m’ont fait penser qu’elle était anémiée. C’est à peine si elle a daigné me répondre. Ce n’est rien, ce n’est pas comme si j’étais un guérisseur réputé là d’où je viens. Enfin, je ne devrais plus penser à mon ancienne vie. Je ne la retrouverai jamais et c’est pour le mieux. C’est ce que je voulais. Me libérer du Couchant à tout jamais. Mais en voyant cette femme, je n’ai pu empêcher mes pensées de dériver vers Mélicendre. 




Je n’ai toujours pas la moindre réponse. 




Par Auri-El, ma gorge se serre d’écrire ces mots. Je ne cesse de me demander s’il n’y a pas un autre moyen. Un moyen plus rapide. Et si je n’étais pas parti avec Aeva ce soir-là ? Et si je l’avais retrouvée ? Au moins ne serais-je pas là à me ronger les sangs et à me demander si tout ceci a un sens. Je ne souhaiterais cette torture à personne. Peut-être aurais-je dû accepter d’être capturé juste pour m’assurer qu’elle vive. Non, elle n’y aurait jamais concédé. Je dois me faire une raison. Me convaincre que je fais déjà tout mon possible. Je ne dois pas baisser les bras. J’ai fait une promesse. Et j’entends bien l’honorer.




Jour 9




Plusieurs points auxquels je n’avais pas pensé concernant l’enchantement d’illusion et mon état temporaire dans le corps de Mélicendre : tout comme je peux toujours sentir les douleurs dues aux brûlures nécrotiques, je peux toujours sentir ma barbe me démanger, quand bien même je n’en ai aucune sous l’apparence de Mélicendre. C’est très dérangeant. Je ne peux soulager cette démangeaison d’aucune façon lorsque mes doigts s’y portent et ne rencontrent qu’un menton doux, lisse et imberbe. Une sensation extrêmement déroutante.




Je dois aussi constamment m’éloigner à une bonne distance du village, chaque fois que je veux soulager ma vessie ou que je veux me baigner dans la rivière pour me laver. Je peux laver le corps de Mélicendre, cela ne lavera pas le mien. Bon, en cela, ça ne change pas du temps où j’étais Valriel, j’ai l’habitude de ce genre de subterfuge, mais bon sang, que c’est usant à la fin. 




Par ailleurs, ma barbe commence à pousser. Je suis sûrement “resplendissante” en tant que Nora, mais le résultat en tant que moi-même ne doit pas être fameux… Non pas que j’aie grand-monde à impressionner, cela dit.


Jour 11




C’est formidable, les choses évoluent enfin, j’ai l’impression que le plan fonctionne ! La cabane est déjà plus habitable. Ce n’est pas un palace, mais au moins, les lieux sont salubres. Edmund nous prête main forte dès qu’il a un moment. Cet homme m’est sympathique, contrairement à ce que les villageois en disent. Il est factuel, mais il n’en est pas moins généreux. J’ai l’impression qu’il nous apprécie, Aeva et moi. Il se fiche des ragots et des rumeurs. Et nous avons bien besoin d’un allié. J’espère seulement ne pas lui offrir de faux espoirs. Parfois, il passe près de la cabane. Il sait bien qu’Aeva l’invite toujours pour une tasse de thé. Nous nous asseyons dehors, au soleil pour le boire. Il peut rester là sans dire un mot, à boire son infusion en me regardant de temps en temps. Il n’est pas homme à parler de la pluie et du beau temps et cela me convient bien. Mais je la vois dans son regard. La solitude. Cette vieille amie qui m’a suivie si longtemps et qui est encore là, en dépit d’Aeva. Ou peut-être n’est-ce pas la solitude cette fois-ci, mais l’absence, le manque. Quoi qu’il en soit, Edmund, bien que maladroitement, semble chercher le contact. Il m’a remercié l’autre jour. De ne pas l’avoir jugé. Je ne vois vraiment pas ce qu’il lui a pris. 




Les autres villageois semblent bien nous accepter à présent et Méline est venue me remercier elle aussi. Elle dit avoir suivi mes conseils et s’en porter mieux. Cela a semblé lui en coûter de me dire ça, mais elle m’a demandé si j’acceptais de l’ausculter. Elle était d’autant plus réjouie quand je lui ai annoncé que sa grossesse se passait à merveille. Depuis, les villageois de Nimbe-Rivière ne se comportent plus de la même manière avec nous. Les femmes gardent tout de même une distance méfiante, mais désormais, elles me saluent quand elles me croisent. J’aurais presque l’impression d’être l’un des leurs dans ces moments-là. Une simple guérisseuse sans histoire vivant dans un village. Pas de passé. Pas d’avenir non plus. Mais un présent ordinaire. Néanmoins, aussi douloureux que ce soit, je ne veux pas oublier qui je suis. Comme j’aimerais simplement être Aesril et non plus Nora. Je croyais qu’après Valriel, ce genre de comédie absurde serait terminée, pour de bon. Mais que s’est-il passé, déjà ? Ah oui. Mélicendre. Mélicendre m’est tombée dessus. C’est pour cela que j’en suis là. Et étrangement, je ne regrette pas ce bouleversement dans mon plan de vie pourtant si bien huilé. Je le sais aujourd’hui : je n’aurais pas été plus heureux si je l’avais suivi. Plus puissant, certes. Mais seul. Peut-être suis-je un idiot, car je ne suis pas moins seul aujourd’hui, à l’exception d’Aeva. Elle est néanmoins de bonne compagnie, une fois qu’on est passé au-delà de son sale caractère et de son goût pour ses traditions ancestrales. Nous formons une bonne équipe, contre toute attente. J’aimerais seulement qu’elle cesse de me rappeler que je prends trop de place dans ce minuscule lit que nous devons partager. J’ai déjà dû choisir quelle partie de mon corps je voulais couvrir avec cette couverture trop petite et le courant d’air que je sentais sur mes pieds n’a pas aidé dans cette décision.




Quant au moral… J’ai l’impression qu’elle vit les choses comme moi. La plupart du temps, nous ne parlons pas de Mélicendre. Pour ne pas flancher. Nous faisons comme si tout allait bien. Mais je vois dans ses yeux qu’elle est aussi terrorisée que moi. Cela va bientôt faire trois semaines. Trois semaines sans nouvelles d’elle, pas même un signe. Au moins avons-nous amassé un peu d’or et surtout du matériel pour les divinatrices. J’ai bon espoir de bientôt pouvoir rentrer là-bas pour réclamer à Saphia ce qu’elle me doit. J’aurais peut-être dû la menacer… Mais cela aurait été stupide. Avec toutes ces divinatrices, maîtrisant l’esprit, elles auraient sûrement fait fondre mon cerveau en un instant. Toutefois, je retiens la “grande reconnaissance” dont elles font preuve pour les avoir sauvées. Cela m’apprendra. Si elles n’avaient pas une telle fierté mal placée, elles m’auraient soigné, sans rien demander en retour. Qu’est-ce que cela leur en coûtait ? J’aurais déjà retrouvé Mélicendre à l’heure qu’il est. Je me demande si Saphia ne se moque pas de moi depuis le début.


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Jour 13




Une femme du village est venue me trouver avant le lever du jour, ce matin. Le jeune fils de la mère de Violette était apparemment gravement malade. J’ai enfilé mon châle aussitôt et j’ai filé. Quand je l’ai trouvé, il était brûlant, son teint était cireux, c’était à peine si je sentais son cœur. Il avait des pustules rouges sur le corps, je n’ai vu cela que dans de très rares cas et la plupart du temps, il s’agissait de sujets d’études. Décédés, donc. Je n’ai pas eu d’autre choix que d’utiliser ma magie. Sans cela, il n’en avait plus que pour quelques heures. Le reste de la famille n’avait rien. Ils avaient eu l’intelligence - ou la cruauté - de le placer dans la grange dès lors qu’il a présenté les premiers symptômes de maladie. Je crois qu’ils pensaient le laisser mourir là, mais la mère, trop affolée par les gémissements de son garçon, a fini par céder à la culpabilité et est venue nous voir. J’ai demandé à Aeva de s’en tenir éloignée, au cas où. Pour ma part, je ne risquais rien, ce genre de maladie a toujours épargné notre peuple, mystérieusement. J’ai utilisé une bonne partie de mes forces pour le guérir. L’incantation a duré deux heures. Deux heures à psalmodier pour que ce marmot vive. Tout ça pour qu’il meure potentiellement de faim d'ici à dix jours. Et bien sûr, avec le peu de revenus de cette famille, autant dire que nous avons travaillé gratuitement. Je suis exténué. Aeva a utilisé ses pouvoirs pour apaiser ma toux, mais je sens qu’elle commence à manquer d’énergie magique. Nous avons dormi une bonne partie de la journée. C’est à peine si nous avons touché à notre repas. Le soir venu, j’ai laissé Aeva dormir et j’ai préparé un peu de soupe. Mieux vaut que je la ménage. J’admets m’inquiéter pour elle. Je vois bien que la magie n’afflue pas en elle comme elle afflue en moi. Comme une réserve limitée d’air dans laquelle elle devrait puiser minutieusement. Si je peux au moins préserver sa santé, je m’en sentirai mieux.




Jour 17




Je crois que je suis enfin mieux accepté par les femmes du village. Blanche est venue me trouver tout à l’heure, elle nous a demandé à Aeva et moi si nous voulions les aider pour le tissage et la confection des bougies. Je sens bien qu’il me manque certains codes pour pleinement m’intégrer, mais je comprends que ces moments de tâches quotidiennes soient fédérateurs pour elles. Elles peuvent parler de tout, de leurs époux, de leurs enfants, de leurs petits problèmes, partagent leurs astuces et leurs envies, parlent de la pluie et du beau temps, pendant qu’elles veillent sur les enfants des autres. Et quand les sujets de conversation sont épuisés ou qu’elles ont besoin de se donner de la motivation, elles chantent. Voyant que je me taisais, elles m’ont poussé les accompagner. Je me suis inquiété que cela me révélerait, mais comme je me sentais en meilleure forme, je me suis prêté au jeu, en modifiant quelque peu ma voix. Étonnamment, cela n’a pas eu l’air de les choquer, elles ont salué les inflexions graves de ma voix. Étrange comme le simple fait de tromper un sens peut en troubler les autres. Au moins aurais-je appris les chansons locales.




Jour 19




Des villageois du village d’à côté sont venus nous voir. Ils ont entendu parler de mes soins par les gens de la région. C’est une excellente nouvelle, au moins avons-nous pu récolter plus de matière première pour les divinatrices et des vêtements.


Jour 20




Voyant que je me préoccupais de son état de santé, Méline m’a demandé si je voulais des enfants. Je ne sais pas pourquoi cela m’a tant troublé. Ce n’était qu’une simple question. Elle ne me le demandait même pas vraiment, elle posait la question au personnage que j’interprète. Je lui ai dit que le jour où je trouverai un mari digne de ce nom, j’y réfléchirai. Elle a coulé un regard vers la maison d’Edmund où on l’entendait s’affairer. J’ai levé les yeux au ciel. Je lui ai répondu que je préférais les elfes. Cela l’a fait rire. Elle m’a confié qu’elle aussi aurait bien aimé un peu d’exotisme pour changer. Créatures étranges que ces femmes. Même si, au fond, leurs besoins ne diffèrent pas beaucoup plus de ceux de leurs compagnons. Des rêves, des ambitions, un besoin d’affection, de considération, de la nourriture et un toit sur leur tête.




J’aurais souhaité que jamais elle ne pose cette question. Alors que je commençais à trouver un peu de satisfaction dans ce que nous faisions, elle me rappelle que je ne serai peut-être jamais père. Je ne tiendrai peut-être jamais mon enfant dans mes bras. Je ne connaîtrai jamais ni son nom, ni ses rêves, ni ses espoirs. Je ne saurai peut-être jamais quelle couleur il préfère. N’entendrait peut-être jamais ses premiers mots ni ne verrait ses premiers pas. Je ne sais même pas si je pourrai à nouveau revoir la femme que j’aime et sentir son cœur battre contre mon oreille. Il n’est pas plus cruel sort que ce doute. L’esprit n’est jamais apaisé. J’aimerais rester optimiste. J’aimerais tant.




Jour 28




Cela fait quelque temps que je n’ai pas écrit dans ce journal. 




Que dire ?




Tous les jours se ressemblent.




Se lever, prendre soin de la cabane, récolter des plantes, les mettre à sécher, participer aux tâches du village, préparer le dîner, manger, dormir, recommencer. De temps en temps, un petit conseil aux villageois. 


Aesril, Nora… Ce que je suis n’a pas de réelle importance ces derniers temps.




Je préfère éviter de parler à Aeva. Si je commence à m’épancher, je suis fichu. Je crois qu’elle m’en veut pour mon silence. Elle ignore que je l’épargne du pire de ma personne. Dans ces moments-là, je ne suis que fiel, je me connais. Certains jours, je voudrais oublier. Oublier ce que je fais ici et ne plus souffrir. Depuis tout ce temps, elle pourrait bien être… Non, je me refuse de l’écrire. Et si, en retournant au campement, lorsque Saphia m’aura soigné et que je pourrai enfin utiliser la bague pour voir où se trouve Mélicendre, je ne voyais que le néant ? Et si je faisais toute cette stupide mascarade pour RIEN ?




Qu’est-ce que je fais si elle n’est plus là ? Je reste ici et demeure Nora pour toujours ? Je pars vivre avec les divinatrices ? Elles ne m’accepteraient jamais parmi elles quoi qu’il arrive. Je deviens quoi, sans Mélicendre ? Je ne serai rien d’autre qu’un fantôme. Mort dans ma patrie, sans aucune possession, aucune famille, aucune attache. C’était elle ma famille. Mon point d’ancrage. Je crois que je suis perdu. Tout ce que je peux faire, c’est rester ici et l’attendre. L’attendre jusqu’à ce qu’elle revienne. À retenir mon souffle. 
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