Le miroir du fantasme - RP Participatif

Abdussah souriait bêtement. Il aurait été difficile pour n’importe qui allongé sur des parures de soies sur la terrasse de l’ancien palais d’été du Potentat Akavirois Versidu, les pieds plongés dans l’eau tempéré d’une teinte bleu turquoise du colossale bassin.

Le rougegarde tourna la tête vers la femme de rêve à ses côtés : la reine Arzhela d’Abondance, tout droit sortis des gravures des livres de son grand frère et de ses fantasmes adolescents. Drapée dans une robe légère aux nuances de turquoises et d’argent, elle était comme une vision de conte de fée.

Le rougegarde tapota ses doigts sur la plante des pieds de la monarque. Arzhela en ondula comme un serpent, ses cheveux roux tourbillonnant malgré l’air sec de Senchal. Elle tourna la tête et posa ses yeux émeraudes sur Abdussah en humant une bouffée du diffuseur de parfum au dessus de leur tête. L’effet aphrodisiaque du « souffle de la sorcière » fit immédiatement battre son cœur à tout rompre.
Un peu plus loin, de l’encens de Mara brûlait dans un vase en laiton. Une variété stimulant l’érotisme avec une telle intensité qu’elle était interdite dans de nombreuses régions.

Mais ici, on pouvait bien tout se permettre.

-Respire en un peu, Abdu. Souffla la reine entre deux douces expirations.

Le pugiliste roula sur le côté pour se rapprocher de sa dulcinée avec une grâce étonnante pour quelqu’un de son gabarit.

-Sauf votre respect ma reine, ma vigueur naturelle se passera de ses artifices, et de plus, les prérogatives qui vous incombent, implique que vous soyez en mesure de vous asseoir pour les jours à venir.

Un sourire se dessina sur les lèvres embuées d’aphrodisiaque d’Arzhela. Le ton d’Abdussah était enjoué, léger. Léger comme l’était inexplicablement les caresses du pugiliste, les crèmes nourrissantes faisaient des miracles sur ses mains calleuses. Il les fit courir sur les cuisses d’Arzhela, puis les remonta lentement vers son bas ventre, sa poitrine, les pointes de ses cheveux détachées librement sur ses épaules, ses gestes suivant la cadence des expirations et battements de cœur de sa bien-aimée.

Quand sa main se posa sur la joue de sa reine, Abdussah ressentit une intense sensation de bien-être dans son estomac comme si des centaines de papillons voletaient dans son abdomen.

Tout était parfait… ou presque.

Le rougegarde vola un baiser fugace et étreignant son amante, roula de côté pour qu’il soient yeux dans les yeux et elle soit au-dessus de lui, comme il convient à une reine d’être au-dessus de ses sujets. Et comme il lui convenait de laisser sa partenaire le chevaucher durant « l’étreinte à huit pattes ».