L'Ordre des Lys et du Serpent
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Brûlure du passé - Ivy Empty Brûlure du passé - Ivy

Jeu 18 Avr - 15:34

Chapitre 1. Jouer avec le feu



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Les ruelles de Leyawiin semblaient désertes, les veilleurs de nuit avaient soufflé les dernières chandelles il y avait plusieurs minutes déjà, laissant la Brétonne encapuchonnée seule avec l'astre de minuit. Une ombre lui tapa l'omoplate la faisant sursauter, Par réflexe, elle dévoila une dague qu'elle braqua en direction de l'Argonien aux écailles d'un bleu profond, celui-ci lui montra ses crocs en étirant ses lèvres fines. 




— Tu peux tenter de dissimuler ta crinière de feu sous autant de tissus que tu le souhaites, mais l'astre en dévoile ses mèches incandescentes. Frey, finit-il par saluer dans une révérence surjouée. 
— Souffle…, soupira-t-elle. Il n'est pas là… 
— Comme ta vision est claire. 
— Pourquoi ? S'agaça Ivy avant de poursuivre. Mon message était clair, je voulais lui parler à lui et pas à un tiers…
— Son second, rectifia l’Argonien. Reiish à d'autres chats à fouetter. Mais tu peux tout me dire ma belle. Je t’écoute, fit-il d'un accent sifflant. 




La Brétonne rangea sa dague et désigna d'une main un entrepôt fait de bois duquel une partie de la façade avait visiblement prit feu par l’intérieur, quelques jours plus tôt.




— Ai-je vraiment besoin de poser la question ? 




L'Argonien suivit sa main, sur-joua un air profondément outré en voyant les dégâts, puis fit un pas vers le bâtiment, tout en poursuivant sa comédie, les bras grands ouverts.




— Les vandales ! Un bâtiment si utile à notre communauté et… Mais attends, ne serait-ce pas ton entrepôt Ivy ? Quelle horreur, quelle désastreuse surprise ! Il n'y a pas eu trop de dégâts, j'espère ? 




Elle fit deux pas vers lui pour se placer à sa hauteur et attrapa le col de sa chemise. Perdant patience, elle plongea son regard dans les yeux reptilien de l’Argonien.




— Si tu t’imagines que j’ai le temps pour jouer à ce petit jeu sournois, Souffle, tu te trompes lourdement. Je pourrais faire rôtir la chair sous tes écailles en quelques secondes alors, je t’écoute ! 




L’Argonien fit claquer sa langue sur son palais trois fois dans un sourire en coin satisfait. Ses iris verticaux s’affinèrent et se mirent à briller d’une étincelle vicieuse. 




— Il se raconte ma belle que la directrice de la maison de jeu de Leyawiin a le sang chaud… Et qu’un rien la fait sortir hors de ses gonds…, commença-t-il, Ivy le lâcha lentement en fronçant les sourcils d’incompréhension. 
— Que veux-tu dire, au juste ? 
— Qu’une Pyromancienne, ne sachant pas contrôler ses… ardeurs, aurait très bien pu causer ce désastre, n’est-ce pas ? Le feu est un élément si… Instable, les plus grands font des erreurs Ivy, cela peut arriver à tout le monde… 
— Il n’oserait pas… , s’étouffa la Brétonne. 
— Cela dépend de toi ma belle. Reviens sur ta décision… Reiish oubliera peut-être cette trahison.
— “Une Trahison” ? Reiish va trop loin Souffle et tu le sais très bien, cela ne faisait pas partie de notre accord… 
— Oui et regarde ce qu’il se passe quand nous ne sommes pas là pour prendre soin de tes affaires, ma belle… Il lui coupa la parole en désignant l’entrepôt de la griffe. Tout part en cendre.




Ivy frappa du pied en signe de protestation, serrant le poing, se retenant de gifler l’argonien. 




— Personne ne croira la Pègre. Personne n’avalera ça ! 
— Et pourtant, ce n’est pas la première fois que tu mettrais le feu aux poudres dans un moment de… Lâcher-prise ? Folie ? énervement ? Ce qui est drôle Ivy s’est que je n’ai pas eu à fouiller bien loin pour trouver toutes ses petites choses sur toi, qui feront que… Si justement, tout le monde nous croira. Il passa dans son dos progressivement, sifflant les mots de sa langue crochu en jubilant d’un pas triomphant, tandis-que la Brétonne s’était figé sur place, comme une souris se sentant prise au piège. Qui plus est, nous détenons une partie de ton bien ma belle, ne l’oublie pas.




La Pyromancienne se tourna vivement, les yeux écarquillés, les lèvres entre-ouvertes.
— Il n’oserait pas s’en prendre “au petit bonheur la chance…”
— Tu sais bien que si. À toi de voir, oseras-tu prendre le risque, Ivy.




Elle baissa la tête en fronçant les sourcils.
— Très bien… 




Souffle-sûr-les-braises lui offrit un large sourire carnassier, fouilla dans son sac de cuir et lança un large pochon en satin dans lequel une boite rectangulaire avait été placé. 
— Parfait ! Voilà ! J’avais dit à Reiish que tu serais une bonne amie obéissante, mais tu connais son scepticisme hein ?! Bien, commence par livrée ça à la première heure où tu sais. Pas de questions et tu n’y touches pas, contente-toi de jouer ton rôle point. 




La Pyromancienne referma ses doigts sur le sac, fermant les yeux, prise au piège, elle sentit la colère montait en elle. Elle redressa son regard vers Souffle avec amertume. Elle s’avança et lui assena un coup de poings au visage tout en crachant avec véhémence.




— Ça, c'est pour ma marchandise, connard… Maintenant, on est quitte. 
L’argonien porta sa main à sa joue avant d’éclater d’un rire tonitruant tandis qu'elle lui tournait le dos pour partir, folle de rage.


— AH AH ! Attention à tes humeurs Ivy… Ce n’est pas bien de jouer avec le feu… Qui sait, un jour, tu pourrais bien te brûler…
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Jeu 18 Avr - 16:28

Chapitre 2. Le leurre



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Au petit jour, le bruit de sabots marchant dans un mélange de vase et de boue résonna dans un village à plusieurs kilomètres de Leyawiin, la brétonne traînait sa jument par le licol avant de la conduire jusqu'à l'écurie. Épuisée par son voyage, elle traversa les allées inanimées jusqu'à ce qui semblait être une auberge, une cahute plus grande que les autres et mieux fournie et isolée. Elle frappa trois coups avant d'entrer, se traînant jusqu'au comptoir fait de roseaux et de lianes sauvages ou personne ne l'attendait. Elle frappa du poing sur le meuble, espérant voir apparaître une âme pouvant l'accueillir. 


— Bordel… Souffla-t-elle avec lassitude. Est-ce qu'il y a quelqu'un ? 
— Pas si fort Ojel ! 


Un Argonien vêtu d'un pagne montrait les crocs en se dirigeant vers elle, incommoder, il passa derrière le comptoir en la dévisageant de pied en cap. 


— Voyageuse… salua-t-il en posant une main sur le comptoir. 
— Une voyageuse éreintée. Vous louez des chambres ? 
— Des paillasses en dortoirs, répondit-il dans un rire essoufflé, mesquin. Bon pour vous ? 
— Ça fera l'affaire. Une nuit s'il vous plaît…
— Celle-ci arrive à sa fin, Ojel. Coupa l'aubergiste.
— Hé bien, deux jours dans ce cas, mais je la veux maintenant. Exigea la jeune femme en posant une bourse sur le comptoir, irrité par le ton de l'Argonien. 


Celui-ci sous-pesa son dû qu'il plaça aussi vite dans un coffre dont la clé était suspendue à son cou et le rangea dans un tiroir à fond vide avant de tendre le bras vers la Brétonne.


— Suivez-moi. 


L'aubergiste n'avait pas menti, la chambre était aussi vétuste que le box où reposer sa jument, à même le sol dans un coin sombre d'une pièce carrée dont les murs étaient fait de paille, partagé par d'autres voyageurs, un matelas fourré de foin sur lequel une fine couverture de laine était plié, l'attendait. Elle déposa un bagage à proximité du lit et s'apprêtait à se retourner pour remercier son hôte avant de s'apercevoir que ce dernier avait déjà filé, laissant Ivy seule en compagnie des ronflements des individus logeant dans la pièce. 


Les rayons du soleil perçaient la toiture, les visiteurs allaient bientôt se réveiller. Elle s'installa sur la paillasse en dissimulant son bâton sous la couverture contre son flan, posa son sac contre le mur pour y déposer sa tête, étendit ses muscles et ferma les yeux dans un soupir de relâchement, sa main droite posait sur son arme. C’était souvent la procédure, le dernier à sortir de la pièce était son client et ainsi dans le dortoir vide, ils pouvaient procéder à l’échange discrètement et après s’être reposé, Ivy reprendrait sa route pour rentrer chez elle.
— Ne dort pas Ivy, repose-toi, mais ne dors pas… Soupira-t-elle pour elle-même en sentant sa nuque et ses membres s’alanguir et la fatigue alourdir ses paupières.


Alors qu'elle se laissait border par les battements réguliers de son cœur, les voyageurs se levaient lentement, tentant de ne pas faire de bruit en se trainant jusqu'à la sortie de la chambre. Ivy répétait sa phrase comme un mantra jusqu'à ce que la pièce soit totalement vide et silencieuse. Les volets en bois, tordus par l'humidité, laissaient entrer la lumière du matin. Elle expira doucement, silencieuse, concentrer, appuyant fermement le sac contre ses omoplates et tenant à pleine main son bâton. 


— Frey. Murmura une voix rocailleuse dans le fond de la pièce. 
— Elle-même. Répondit-elle en ouvrant les yeux lentement pour les habituer à la luminosité puis se redressa. Vous avez ce que Reiish demande ? 


L'homme se tenait assis sur une chaise en bois au fond de la pièce. Les coudes posés sur ses genoux en se penchant vers l'avant. Sortant de l'obscurité, Ivy put voir à quoi ressemblait son interlocuteur. C'était un argonien, ses écailles avaient la couleur d'un ciel d'hiver rehaussé par endroit d'un vert profond, sa carrure était imposante et ses yeux d'un jaune vif perçant la demi-obscurité de la pièce. Ivy se leva en reposant le sac sur ses épaules son bâton dans la main. 
 
— Il me semble bien, oui.
— Prouvez-le. 


L'Argonien sortit une bourse remplie de pièces d'or qu’il lança au pied d'Ivy, elle détailla avec perplexité.
— Si peu ? Impossible. Elle se redressa 
— Dame Frey est intelligente et perspicace. Mais Reiish a déjà été dédommagé. Répondit-il en lançant à la Brétonne un regard malicieux.


Elle fit un pas vers lui en tapant son bâton sur le sol, les sourcils froncés. 
— Qu’est-ce que vous racontez ? 


L’homme se leva dans un craquement de bois rauque et fit battre sa queue sur le sol en claquant ses griffes sur sa ceinture de cuir.
— J’aime les histoires, la vôtre Ivy Frey de Daguefilante est bouillonnante de passion, d’amour et de trahison. Il fit un pas vers elle et Ivy se mit instinctivement en garde, il poursuivit prenant un air dramatique. Reiish… Ne le savait pas… Mais c'est toi le colis… Cette boîte n'est qu'une simple boîte, sans importance. Il sortit deux dagues ornées deux deux rubis rouges. Alors que toi, tu en as pour ton père.
— Non… S’étouffa la Brétonne.


Dans un rai de lumière, Ivy reconnu la tenue de l’Argonien sous la longue cape qu’il portait par-dessus. Le culte du vert, Balaam. Ses membres s’engourdir un instant à ce constat, elle sera son bâton plus fermement. 
— … Tu traînes avec les mauvaises personnes et voilà où ça te mène… Tu veux que je te dise ce qui aura été le plus difficile ? Attendre le bon moment.


Ivy se prépara à l’offensive, tandis que l’argonien faisait un pas de plus jusqu'au centre de la pièce.
— Parce que vous pensez que je vais me laisser faire ? 
Il hocha la tête dans un rire cynique.
— J'espérais que non.


Ce disant, l’homme sorti deux dagues et se jeta sur Ivy, pour asséner les premiers coups, celle-ci esquiva le premier puis contra le deuxième à l’aide de son bâton avant de profiter de la proximité pour envoyer son genou dans le ventre du reptile. L’argonien se crispa en avant dans un râle et Ivy se lança rapidement vers la sortie, pour fuir. 
À l'extérieur, le soleil de la matinée faisait vivre le petit village, les hommes et les femmes avaient entamé leurs besognes. L’homme sortit de l’auberge à sa suite, le sourire aux lèvres, tenant dans ses mains deux boules d’énergie de magie sombre et nécrotique desquels émaner un bruit sinistre, il les lança sur la Brétonne qui se mit à couvert et esquiva de justesse. Les habitants se mirent à paniquer en se tournant vers eux. 
— Sauvez-vous ! Cria-t-elle aux paysans et aux badauds dans son dos.
Ivy se redressa, haletante, puis recula de deux pas en dressant ses mains paumes vers le ciel, deux boules de feux se formèrent en leur creux, elle les envoya vers l’Argonien qui roula de côté en esquivant aussi vivement qu'une chauve-souri change de trajectoire.


— Putain… Souffla la Pyromancienne, la mâchoire crispée. 
L’homme se pencha vers le sol et serra les poings avant de les redresser vers son torse, suivant son geste, deux squelettes prirent vies en sortant de terre. Les cris retentissaient dans le dos d’Ivy qui créa un fouet de flammes qu’elle balança en arrière avant de frapper les deux monstruosités dont le corps brûla. Le nécromancien reproduit la manœuvre, puis une fois de plus et Ivy calcina les os des créatures à chaque fois jusqu'à ce que l'homme bondisse sur elle, venant d'exécuter un nouveau sort, elle ne vit pas le coup venir et se prit le poing au visage suivi d'un coup de dague dans la cuisse, l'argonien roula en arrière, visiblement très entraîné. Ivy hurla de douleur, mais nu pas le temps de se reprendre que le nécromancien lança un crâne droit sur elle. La jeune femme roula de côté en grimaçant et se redressa en boitant. 


Le combat avait semé la panique, les foyers se vidaient rapidement, les hommes du village traînaient tous le monde en dehors, les rues commençaient à être vides. Le nécromant semblait rire de la situation.


— Qu'est-ce que tu as à gagner dans cette histoire ?... Balam n'est qu'un putain de monstre… Cria-t-elle.
— Balam est un bon maître… Ho Ivy tu ne sais pas ce que tu loupes… Tu ne sens donc pas tous ses pouvoirs ? 
— Le pouvoir… Quoi ?! Votre nécromancie ? Elle lâcha un rire sarcastique. À quoi il vous sert votre grand pouvoir au juste ? Ah… Oui… c'est vrai… Il vous sert à assouvir le melon d’un prince Daedra qui ne sait pas se démerder tout seul… Elle se redressa lentement, un sourire narquois sur le visage. En fait… Tu es juste la catin de mon père et de ce putain se Molag bal…


L'Argonien montra les crocs et battit violemment sa queue sur le sol, il serra les poings et les redressa plus vigoureusement cette fois-ci. Le sable sous leurs pieds qui revêtait les ruelles du village se mit à trembler, des dizaines de cadavres Argonien et Bréton sortirent de terre.


— C’est fini Ivy… Il est temps de rentrer voir papa. 


À ses mots le groupe de cadavre se rua sur la Pyromancienne, ne pouvant courir et face au nombre d'ennemis celle-ci pinça les lèvres empoigna son bâton fermement et frappa de toutes ses forces dans un enchaînement maîtrisé, l'un des morts lui fonça dessus pour la faire tomber à la renverse, Ivy se débattit et le calcina de l'intérieur. Prise au piège, elle se releva et lâcha son bâton avant d'exécuter un geste des deux poignets, elle écarta les pieds, le regard noir de colère et se mit à crier tandis que les flammes jaillir de ses mains pour l’entourer. Le feu léchait le sol, s'enroulant autour d'elle avec vigueur, dévorant les cadavres qui se précipitaient dans le torrent pour s'agripper à elle malgré tout. Elle tituba à plusieurs reprises, sentant la magie commençant à faiblir, elle redoubla d'efforts. L'argonien fit jaillir sa magie de nouveau, créant deux crânes qu'il dirigea vers elle à toute vitesse, l'un brisa le mur de flamme et le second atteignit sa cible. Les flammes s'écroulèrent en même temps qu’Ivy, inconsciente et entourer des cadavres ayant survécu aux flammes.
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Jeu 18 Avr - 16:29

Chapitre 3. Asservi par le sang



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Un bruit strident et long vrillait contre les parois de sa boîte crânienne, les yeux clos, elle grimaça avant de porter ses doigts à son crâne. Ses mèches de cheveux étaient encore humides et une douleur lancinante la heurta quand elle passa sur une profonde entaille boursouflée. Elle fit descendre sa main sur son visage, sa paupière gauche lui semblait peser le poids d'un mort, elle serra des dents en sentant sa blessure, son œil était gonflé, comme la moitié de son visage. Endoloris, elle tenta d'ouvrir les yeux lentement, elle gémit et les éléments de la pièce devinrent moins floues. Un feu crépitait, la seule source de lumière, la pièce paraissait assez grande et une odeur de viande cuisante, emplissait l'air d’un parfum de graisse. Elle avait été installée sur une chaise, à une table dressée pour le repas et dans son dos une porte s’ouvrit.

— Tes réveillés ? 



Elle ne répondit rien et peina à garder les yeux ouverts ou même tourner la tête pour reconnaître l’individu. Celui-ci s’installa à côté d’elle, prenant place à table et poussa une assiette pour poser son coude sur celle-ci. Penchant la tête vers elle en la dévisageant d’un sourire narquois.

— Il t’a bien amoché le Lézard… Hum… Ouais, ce n'est vraiment pas jolie. J’espère qu'il va te reconnaître… Il se recula pour lorgner sur ses habits. Elle te plaît ? demanda-t-il en montrant Ivy du menton.

La Pyromancienne fronça les sourcils, ce qui lui arracha un cri étouffé, elle peinait encore à remettre les éléments en ordre dans son esprit.
— Doucement… Je t’ai dit que s’était pas beau à voir… Soupira le Bréton face à elle.

Elle finit par suivre la direction de son regard et découvrit une tenue qui ne lui appartenait pas. Une robe de velours noir aux reflets émeraude sertie d’une broderie de fil d’or. Muette, elle serra la mâchoire et ferma les yeux. Les larmes roulaient sur ses joues rendant son visage encore plus douloureux, l’acidité des gouttelettes brûlaient sa peau. Ses membres se mirent à tremblés. Elle ne s’avait pas ou elle se trouvait, Tamriel ? Nirn ? Elle s’en fichait et quant à savoir qui avait pu la traîner ici et pourquoi ? La réponse lui avait été donnée au village et un nom lui venait naturellement à l’esprit. Son estomac s’enroula instantanément sur lui-même. Elle redressa le menton vers l’homme face à elle, les yeux rouges, sa lèvre brisée sur le haut, tremblante.

— Jt’en pris… Laisse-moi partir… Balbutia-t-elle.
— Holà… Et risqué de me faire couper la tête par Père ? non… Non… Je ne suis pas comme toi Ivy, je ne suis pas fou… Il sourit et se leva pour revenir immédiatement avec un bol d’eau clair et un linge qu’il humidifia.



Ivy manqua de s’étouffait avec ses larmes, son cœur manqua un battement. Le choc déclencha une toux qui réveilla une violente douleur dans sa poitrine. Elle s’affala en avant, manquant d’air. Le jeune homme se redressa et posa une main sur son épaule, le linge à la main.
— Doucement… Doucement… bon sang… Tu as une côte brisée, redresse-toi… s’agaça-t-il. 



La Brétonne retira sa main d’un mouvement sec et porta son autre main à ses côtes.
— M’touche pas ! Qui… Tu es qui bordel !?
— Zélian. Je viens de te le dire, on est frangin. 

— Impossible.
— Pourquoi ? Tu penses que Père ne peut pas faire de rencontre ? Il lâcha un autre rire, dans un petit rictus nasal. Je t’assure qu’il peut. conclut-il avec une simplicité déroutante.
— Arrête dl’appelait comme ça !
— Ivy… Pourtant, c'est la vérité. Je sais que vous avez un passé tumultueux lui et toi, mais je t’assure qu’il veut bien faire.

Elle le dévisagea dans une expression entre l’incompréhension et le dégout. 
— Qu’est-ce qu’il t’a fait ? Un passé “tumultueux” c’est ce qu’il t’a raconté ? 

— Oui et que tu avais un sale caractère, pas facile…


Ce fût au tour d’Ivy de lâcher un profond rire, mais celui-ci était jaune et narquois. 
— Réveillez-moi, je nage en plein délire, ce n’est pas possible… Lâcha-t-elle avec amertume pour elle-même. 
Le jeune homme reprit place et essora le tissu avant de tapoter délicatement le visage de sa grande sœur. Elle le dévisagea, observant son regard, ses traits, son cœur, face à l’évidence s'emballait. Les mêmes yeux fait du même bleu, une chevelure épaisse et rougeoyante et cette petite fossette sur le haut de la joue droite, Ivy avait toujours pensé la tenir de sa mère, mais face au garçon, elle ne pouvait nier qu’elle avait plus de ressemblance avec son géniteur qu’elle ne l’aurait voulu et visiblement Zélian était fait du même bois. Elle fronça les sourcils doucement.
— T’as quel âge… Zélian ? 

— La vingtaine, dans quelques mois, et toi, je crois que tu viens de fêter tes trente ans, c'est ça ? 
— Humpf. Souffla-t-elle du nez. Je vois qu’il suit bien l’affaire.
— évidemment tu es sa fille…
— Non… Arrête avec ça… Gronda-t-elle avant de pousser la main de Zélian de son visage. Écoute… Zélian… Il va me tuer, tu dois m’aider à sortir d’ici. 

— Il ne te tuera pas, rassure-toi. Il a d’autres projets, il veut que nous soyons tous réunis en famille. 
— IL A TUÉ MES PARENTS Zélian ! 
Il hocha la tête lentement, affichant une moue compatissante.
— Je sais, mais s’était pour te récupérer et t’avoir auprès de lui… C’est une preuve d’amour… et puis ce n'était même pas tes vrai parents…

— IL M’A PLANTÉ UNE PUTAIN DE DAGUE DANS LE CŒUR ! coupa-t-elle en hurlant. 
— Il… Il s’en veut… Mais c'est ton entêtement qui l’a poussé à agir ainsi.
Elle ouvrit la bouche progressivement et dévisagea le garçon sous le choc.
— T'entends-tu ? C’est… vraiment ce que tu penses ? 

— Oui. Il essora le linge qui déversa le sang de la Brétonne dans le bol d’eau. Écoute Ivy… Ils ne vont pas tarder et je devrais vous laisser discuter entre vous… Mais écoute-le et fais ce qu’il te dit… Tous seras plus simple et puis… J’aimerais te connaître, nous pourrions être ensemble…  


Il se leva et Ivy attrapa précipitamment son poignet en l’implorant du regard. Le contraste entre ce qu’elle connaissait de Balam et du garçon face à elle qui se disait être son frère, la bouleversa énormément, mais le simple fait de se retrouver face à Balam la terrorisait. 
— Je t’en prie… Zélian, fais-moi sortir d’ici… Tu… Tu viendras avec moi, je te le promets… J’ai de quoi te donner une belle vie dehors, mais je t’en supplie… Il faut partir d’ici. 
— Désolé Ivy. Ici, c'est ma maison, ce sera bientôt la tienne, j'en suis sûr. Il lui offrit un nouveau sourire, doux et solaire, avant de se défaire de la prise d’Ivy et de quitter la pièce. 


De nouveau seule, elle analysa les alentours rapidement, deux meubles bas, une longue table, six chaises. Elle se retourna lentement en tenant fermement ses côtes. Un foyer, une marmite, un buffet de présentation. Du sol au plafond, de la roche, froide, humide, dure. La seule sortie était aussi l’entrée. La peur la paralysa, elle était seule, il l’avait eut, cette fois-ci, il la tuerait quoi qu’en dise Zélian et son lavage de cerveau, elle le savait. Après toutes ses années, après toutes ses tentatives infructueuses, il avait disposé de tout le temps qu’il fallait à n’importe qui pour se venger. Des pas raisonnèrent sur la roche, ils étaient nombreux, mais l’écho rendait le nombre incertain. Elle pinça les lèvres, ferma les yeux et baissa la tête. 
— Entrez ma chère. Le dîner va être servi. 


Un rire langoureux suivi la phrase, Ivy reconnue immédiatement la voix de Balam suivi d’une voix féminine inconnue. Ses mains s’agrippèrent au bois de la chaise, son corps s’engourdissait, un milliard de fourmis s’accrochaient à ses bras pour mordre sa peau.


Le visage de Balam apparût face à elle, il tira la chaise ou Zélian s’était installé plus tôt pour son invité, une femme vêtue d’une élégante robe de soirée rouge parsemait de perles, elle avait de longs cheveux châtain descendant dans une cascade de boucles soyeuse, son teint pâle ne laissa pas de doute sur sa nature, pour en avoir déjà fréquenté à plusieurs reprises, elle conclut qu’elle était vampire. Balam, après avoir installé son invité, fit le tour de la table pour prendre place face à la femme et sur la gauche d’Ivy. La Pyromancienne baissa les yeux sur ses genoux tandis que Balam la dévisageait dans un mélange de fierté et de perplexité. 
— Hé bien Ivy. Tu ne nous salues pas.

La mâchoire d’Ivy se serra si fort, qu’elle manqua de se casser une dent, l’air sortit bruyamment par ses narines.  L’homme s’adressa à son invitée.

— Elle est assez caractérielle, mais elle finira par nous adressaient la parole. 
 
La femme plissa les yeux dans un sourire narquois tandis qu’un serviteur fait d’os s’avança en claquant des dents pour servir le repas. Ivy leva le regard vers le squelette, qui portrait une pierre rougeoyante autour de son cou, elle plissa les yeux sans répondre à la remarque, ce qui n’échappa à son père. 
—  Formalise-t'en, ils te serviront plus tard.

Cette fois, elle se tourna vers lui, plongeant son regard dans le sien, d’une haine viscérale et sombre. Elle entendit son cœur battre dans ses oreilles, son sang bouillait au point qu’elle pût le sentir brûler ses veines, sa respiration se fît lourde et chaude. Balam lui sourit, ce qui l’encoléra plus encore, mais elle resta muette, folle de rage, mais plongeait dans un profond mutisme qui sembla intriguée et impressionné l’invitée qui venait de se faire servir un verre de vin. Elle en but une gorgée et tout en posant son verre poursuivit sur le ton de la conversation. 

— Elle sera parfaite. 
Il hocha la tête en buvant à son tour, partageant son avis d’un air fier.
— Je te l’avais dit.


La femme tandis son verre pour le faire cliqueter contre celui de Balam sous le regard perplexe d’Ivy qui ne comprenait pas le but de la conversation et qui pensait, de toute façon, qu'à une seule chose. Fuir. 


Le serviteur mort revint ensuite avec un plateau en argent et déposa un plat de viande saignante à la croute grillé au sel et un couteau à lame large qu’Ivy ne manqua pas de remarqué, mais détourna les yeux, évitant ainsi que Balam ne remarque l’idée émergente dans son esprit. Le squelette servi les assiettes en les garnissant d’un morceau généreux de viande, suivie de quelques légumes braisés. La conversation ne tourna qu’entre Balam et la femme portant le nom de Miriam entre banalités et courtoisies mièvres dont Ivy faisait abstraction, le serviteur reposa le plat et Balam souhaita à tous de passé un bon repas, il lança un regard succinct à sa fille qui avait posé son regard à nouveau sur le velours qui recouvrait ses genoux, puis piqua un morceau de viande qu’il plaça dans sa bouche, c’est à ce moment que la Pyromancienne sauta sur la table pour attraper le couteau qu’elle brandit sous la gorge de la Vampire qui n’avait pas bougé d’un cil.
— Pause ce couteau Ivy, ordonna Balam d’un calme déroutant.
— Laisse-moi partir, grimaça-t-elle douloureusement.  



Et sans même qu'Ivy n'eut le temps d'agir, elle se retrouva plaquée contre la table, sa joue s'écrasant contre le bois brut sous le poids de Miriam qui tenait sa chevelure fermement dans son poing. Ivy étouffa, sa côte douloureuse lui compressait la poitrine, elle lâcha le couteau pour tenter de se débattre, mais la vampire pressa un peu plus sa prise contre son crâne. Elle gémissait, tenta de frapper son talon vers l’arrière, mais la femme ne vacillait pas plus qu’un ours sous une brise de printemps. 
— Caractérielle. Reprit calmement Balam, comme s’il avait déjà prévu toutes tentatives infructueuses de la Pyromancienne. La vampire émit un sifflement de rire avant de tirer sur la crinière d’Ivy la remettant à sa place d’un geste à peine forcé, celle-ci s’écrasa contre le dossier, le visage blême, cherchant son souffle perdu sous les pulsations de son cœur battant à tout rompre à lui en faire exploser la cage thoracique. 


Miriam reprit sa place et replaça les éléments qui avaient virevolté sur la surface du meuble avant de finir son verre d'un trait.
— J’aime le bon vin Balam, mais tu sais que je préfère le sang. Et si nous passions à l’étape qui me concerne et qui explique ma venue, je n'ai pas fait tout ce voyage pour tes beaux yeux.
Il émit un rire franc et plissa les yeux dans un sourire et un jeu de regard malicieux auquel la vampire répondue vicieusement. Il se tourna vers Ivy qui s’était recroquevillé sur elle-même, le souffle encor sifflant.
— Bien. Ivy, tu m’en auras fait voir ses dernières années, cependant tu es ici avec nous pour notre plus grand plaisir, tu auras même pu rencontrer ton frère, si tu penses que tes amies viendront t’arrachés à moi, tu te trompes. Cette fois-ci, je me suis chargé d’eux et à l’heure où nous parlons, je doute qu’ils soient encore vivants ou bien en état d’arriver jusqu’à nous. Elle leva les yeux vers lui, plongeant ses iris bleus dans les siennes, si similaire que cela la troubla profondément. La dernière fois qu'elle l'avait vue de si prêt sa dague s'était loger dans son cœur, elle pouvait encore sentir ses battements rompre la cadence sous l'acier, elle frissonna, la mâchoire serrait avant de porter sa main à son cou, le pendentif de la guilde si trouvé toujours, on n’avait pas pris la peine de lui retirer comme ses autres effets. Elle dissimula son soulagement avant de détourner le regard, Balam poursuivit. C’est fini Ivy, tes petites ruses pour fuir tes responsabilités, tes enfantillages ne  m’amusent plus. Tu dois servir ton père et l'honorer, tu dois ta loyauté à notre prince et tu le feras…
— Plus… Plutôt crever… Cracha-t-elle entre ses dents, coupant le monologue de son père. 


La vampire étouffa un rire moqueur tandis que Balam serra la mâchoire, la veine de son front se tendant de colère, trait qui là encore, ne rappelait à Ivy que ses propres traits physiques. Il posa sa paume sur la table et avança le buste lentement vers elle en la toisant d’un regard froid et impatient.
— Je te réserve tout autre chose, ma fille, mais je te laisse une dernière chance de répondre docilement à ma requête. 
Elle détourna le regard sur la table dressé, faisant mine de réfléchir, attrapa une fourchette en se redressant vivement et la lui planta dans la main en criant de rage. Instinctivement, les morts-vivants présents se mirent à siffler l’air entre les os de leur mâchoire et la vampire sauta sur la Brétonne pour lui assener une gifle avant de la plaquer à genou sur le sol. Les râles de douleur de Balam cessèrent quand il retira l’outil, puis il se redressa en faisant tomber sa chaise à la renverse. Miriam serra ses doigts sur la tignasse d’Ivy avant de se tourner vers lui, dans un mélange d’irritation, d’excitation et de plaisir fourbe.
— Cela à assez durée mon ami… Je n’ai pas pour habitude d’être patiente ni de jouer avec ma nourriture… 

Il chassa la vampire de côté et s’agenouilla auprès d’Ivy qui retomba mollement sur le sol. 
— Ho… Ivy… Il prit son menton dans sa main encore ensanglanté. Tu sais, j'ai eu le temps de bien réfléchir à ta punition… Pour un nécromancien tel que moi, évité de te tuer était très difficile… Mais j’ai déjà essayé, j’ai vu que tu étais prête à mourir pour sauver tes amis, je t’ai vue encaisser les sévices, échapper à mon contrôle… Mais j’ai appris de mes erreurs Ivy. Il referma ses doigts plus fermement sur sa mâchoire en crachant ses derniers mots. Il existe des châtiments pires que la mort. 



Il la relâcha violemment et se détourna d’elle pour se placer à côté de Miriam. 
— Je t’en prie, ma chère, elle est à toi.


Ivy les dévisagea, un instant, avant de réaliser et commença à vouloir se redresser pour fuir, mais la gravité de ses blessures la bloquèrent au sol et très vite, ce fût le poids de Miriam qui l’écrasa violemment contre la pierre froide, sans pouvoir y faire quoi que ce soit, la vampire planta déjà ses crocs dans sa jugulaire et lui arracha un râle douloureux , très vite ses cris se gorgèrent de sang, s’étranglant avec effrois sous le regard de Balam qui observé la scène et Zélian dans l’entre brasure de l’entrée, qui finit par détourner le regard, écœuré.
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Jeu 18 Avr - 16:30

Chapitre 4. Pire que la mort



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Un son aigu burinait l'intérieur de son crâne, le sol de pierre froide écrasé sa joue, elle ouvrit les yeux, se redressa vivement, vive, son esprit était brouillé. Elle posa son regard autour d'elle, une cage, verrouillée. Elle déposa ses mains sur son visage pour tenter de remettre ses idées aux claires, rien ne lui venait de plus que le visage flou se Zelian, celui de Balam et de la vampire en bribes détachées. 
La pièce était faite de pierre, le sol d’immense dale rocheuse, un pilori, un poteau ornée de crânes humains exposé tels des trophées, un bureau, une cage en guise de plafonnier dont l’occupant n’était plus qu'un tas d’os pourrissant, l’odeur lui vint aux narines l’acide lui remonta les tripes et cramait son estomac, elle se pencha en avant pour vomir, sa peau la brûlée, le goût du plomb imprégné sa bouche. Elle se redressa en listant le mobilier pour reprendre ses esprits. Un bureau, une chaise, un tabouret, une bibliothèque. La porte s’ouvrit bruyamment, elle se plaqua dans le fond de sa cellule en titubant, ses membres comme atrophiés. 


Balam suivi de deux morts-vivants traînant un corps entrèrent dans la pièce. En conquérant, l’homme bomba le torse en prenant ses mains dans son dos. 
— Comment te sens-tu Ivy ? Sans réponse de la part de la Brétonne, il poursuivit. Je t'ai apporté quelque chose qui te remettra sur pied… 
Elle leva son regard vers lui, mauvaise, la mâchoire serrée. Balaam lui sourit. Les morts-vivants lâchèrent le corps inanimé lourdement au pied de leur maître, il sortit une dague et attrapa le prisonnier par les cheveux pour le redresser tandis qu'il s'agenouillait à ses côtés, appuya sa tête contre son torse et prit son poignet dans sa main qu'il trancha d'un geste sec, Ivy émit un cri, Balaam se redressa traînant le corps derrière lui, il ouvrit la porte de la cage et jeta le prisonnier à l'intérieur, tel un jouet dont il se séparait. 
— Nourris-toi ! Ordonna-t-il.
— … N.. Non ! 
Sa langue devenait sèche, lourde, l'odeur ferreuse et le liquide carmin baignait la pièce. Sa gorge, son estomac se comprimaient dans de violents spasmes, comme tiraillait par des milliards d'aiguilles perçant ses entrailles. Très vite l'odeur devint entêtante, ses yeux n'arrivaient pas à se détourner du nectar rouge qui imprégnait les joints des dalles de pierres pour se répandre, le prisonnier émettait des hoquets douloureux, était-il mort ? Était-il encore bien vivant ? Elle n'en savait rien, elle n'avait même pas cette réponse pour elle-même ce qu'elle savait, en revanche, c'est qu'une envie irrépressible envahissant tout son être. Le sang se déversait lentement, l'homme s'éveilla dans un hurlement sinistre tandis-qu'Ivy se rua un peu plus fortement contre le métal des barreaux, il la dévisagea d'un air apeuré, terrorisé et plus il gesticuler plus son sang se déversait vigoureusement. L'estomac d'Ivy fit un bond, s'enroula sur lui-même, elle haletait, sa respiration marquant un rythme chaotique.
— Nourris-toi ! Ordonna Balaam. 
— Va crever en Oblivion !!! S'écria-t-elle en se tordant de douleur.


L'homme affolé posa son regard sur la plaie béante marquant son bras, de son autre main dans des gloussements d'effroi, il tenta de combler le saignement, en vain, baigné de sang, il dévisageait Ivy et Balaam d'un regard suppliant. 
— Ne me tuez pas, je vous en prie… 
— Assez ! Abrège ses souffrances Ivy, il a perdu trop de sang à présent…
— Non ! Cria-t-elle à nouveau, se tordant en tous sens et se tenant aux barreaux de toutes ses forces.
— Bien. 


Balaam empoigna sa lame fermement et ouvrit la cage, sous le regard éberlué d'Ivy et les cris du prisonnier.
— Qu'est-ce que tu fais ? laisse-le ! 
— J'abrège ses souffrances en nous offrant la paix. Ce disant, il attrapa le crâne du pauvre homme qui avait commencé à ramper sur le sol pour tenter de se réfugier au fond de la cage et d'un geste net et précis, trancha sa carotide. 
Le sang se déversa dans un torrent écarlate, l'homme se débattait avec le liquide, l'air qui l'étouffait. Il l'abandonna au pied d'Ivy qui n'entendait plus les râles étrangler, plus la souffrance du pauvre homme, mais l'odeur alléchante du fer, le goût âpre, la couleur vive, la chair tendre et baignée de glaires. Balaam eut juste le temps de refermer la porte derrière lui pour voir Ivy se ruait sur le corps à présent inerte, ses crocs d’ivoire rehaussant ses lèvres, se plongeant avidement dans les veines pour profiter des derniers battements, des dernières gouttes, le dernier souffle chaud. Incontrôlable, elle déchira les chairs les unes après les autres, grondant de plaisir sous le regard réjoui de Balaam. 


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