L'Ordre des Lys et du Serpent
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Ven 8 Mar - 19:45
Journal d'un mage Journa10


Je ne sais pourquoi je ressens le besoin d’écrire à nouveau. Peut-être parce qu’avec cette vie tumultueuse, cela m'incite à poser les choses. Ou peut-être est-ce simplement un prétexte pour exiger un peu de calme et de solitude. 



La vie au campement est intense, ce n’est rien de le dire. Je craignais de m’ennuyer, mais il n’en est rien. Je n’ai pas un instant de répit. Quand je ne suis pas à l’infirmerie, j’aide au travail du bois qui sera destiné aux roulottes, aux repas, à la collecte d’eau et de plantes ou à la pêche. À mesure que les jours passent, notre habitat est moins rudimentaire, mais je crois que je m’y suis fait. Je n’en aimerais pas moins une tente un peu plus haute, toutefois. Je vais finir par développer des problèmes de dos à force de me baisser en permanence. Un elfe voûté, ce serait du jamais vu. Et quand vient le soir, il faut encore partager un repas, écouter les anciennes, border Violette qui peine à canaliser son énergie… Cette petite semble avoir la vitalité d’un Mer. Elle traîne constamment dans mes pattes. Je sais que je ne devrais pas m’en plaindre, j’ai insisté pour la ramener avec nous, mais, à la fin de la journée, je suis… exténué. Je ne pense pas être encore tout à fait habitué à cette sollicitation constante, tant de la part de cette enfant que de celle des autres femmes, habituées à partager leurs activités en bavardant, en chantant… Le prix de plusieurs décennies passées à vivre dans une solitude presque complète, dans une demeure confortablement meublée, à ne jamais manquer de rien. Dieux, je suis bel et bien un fichu Altmer, je ne peux échapper à cela, peu importent mes efforts pour ne rien laisser paraître. Mais je crois… Je crois que je veux apprendre à faire autrement. Ou tout du moins, essayer. Et lorsque je gagne notre tente, je redeviens le compagnon, le père en devenir. 


J’apprécie ces moments de calme. Mais mon cœur s’emballe chaque fois que je pose ma main contre son ventre. Je pensais que je m’habituerais à cette idée, que mes émotions s’apaiseraient. Mais les jours passent et rien n’y fait. Je peine toujours à y croire. Surtout après tout ce que nous avons vécu, après tout ce que j’ai entrepris ces dernières années. Je ris intérieurement quand je pense qu’une part de moi-même me regarde et me juge d’avoir à ce point dévié de mon plan. Visiblement, peu importent mes efforts, rien ne se passe jamais comme prévu. Le fameux “paramètre humain”. Décidément, celui-ci ne me laissera jamais en paix. Même si cette fois-ci, c’est moi qui en suis à l’origine. Et je dois dire qu’aujourd’hui encore, céder à l’impulsion de mes émotions n’est pas pour me rassurer.





Les premières roulottes commencent à prendre forme. Nous avons terminé d’installer la base des trois premières qui serviront au clan de Saphia, de Sera et au nôtre, n’en déplaise à Famia… Même si je ne suis pas certain qu’il soit légitime aux yeux des divinatrices de dire que je fais partie du clan d’Aeva. J’ai appris que les divinatrices étaient divisées en différents “clans”, des familles ayant des valeurs et des spécialités différentes. Originellement, il y avait apparemment autant de clans qu’il y a de phases principales de la lune. Elles semblent rattachées à des rituels très anciens liés à celle-ci. Cela n’est pas sans me rappeler d’autres cultures et le culte des objets célestes n’est pas dénué de magie, donc de sens.


Quoi qu’il en soit, Violette semble toute excitée à l’idée de dormir dans une roulotte, elle passe son temps à me demander quand nous aurons terminé. Et je vois dans le regard de Mélicendre que voir sa “maison” être reconstruite la remplit de joie. Je ne sais pas si je partage leur enthousiasme. Bien sûr, ce sera très joli et douillet… Mais j'émets encore quelques doutes quant à la taille de ce logement. Et j’ai effectué quelques calculs : pas moyen de l’agrandir davantage, à moins de posséder un très puissant attelage, mais cela nous coûterait une quantité d’or faramineuse pour obtenir autant de bons chevaux de trait. Malgré tout… La liberté des routes et des voyages me séduit. J’ai compris en échangeant avec Saphia qu’elle projette de nous faire tous reprendre le chemin des routes. La “carte des étoiles”, dit-elle. C’est une bonne idée. Ainsi, nous serons toujours mobiles, plus insaisissables.


Avec les beaux jours, nous avons également commencé à investir l’espace environnant en installant des tentes et un espace pour pêcher près de la rivière. J’admets que la vie est douce ici. Les soirées se prolongent près du feu, animé de danses et de musique, et les journées, mon esprit est occupé par mes mains. J’ai plaisir à construire des choses, à pêcher, à me rendre utile. Cela me détourne d’autres préoccupations et inquiétudes. C’est presque comme si je faisais partie de cette communauté. À quelques exceptions, bien sûr. Le fait que je ne suis pas une femme, pour commencer, que je sois un elfe, fait que je me distingue beaucoup et, même si elles sont très accueillantes, elles ne sont pas habituées à fréquenter un homme au quotidien, je sais qu’elles ne sont pas toutes aussi à l’aise en ma compagnie qu’en celle de leurs soeurs et qu’elles n’ont pas la même liberté de discussion en ma présence. Quoi de plus normal ? Les nombreux jours passés dans le corps d’une femme m’ont permis de comprendre combien l’esprit de communauté était présent chez elles. Une belle solidarité dont je ne fais plus partie, maintenant que j’ai retrouvé mon corps. Je trouve cela admirable, néanmoins. Et je ne leur en veux pas de m’exclure de certaines conversations, elles ne le font pas sciemment. Il est des sujets qui ne me concernent pas. Sans parler de ceux que je suis pour le moment incapable de comprendre. Mais je laisse traîner mes oreilles et je pose des questions. Aeva et Mélicendre sont toujours ravies de me répondre.


J’ai proposé à Saphia de commencer à documenter leurs coutumes, par ailleurs. Comme la plupart de leurs écrits ont disparu dans l’incendie, elle y a vu une opportunité et a répondu favorablement à ma demande. Qui de mieux qu’un étranger pour détailler les subtilités d’un tel peuple, après tout ?

Nous avons aussi commencé à déplacer l'infirmerie dans l'une des tentes extérieures. Les malades sont peu fréquentes par ce temps clément et les femmes qui sont venues pour se remettre de leur périple commencent à être remises. Si certaines me font confiance, d'autres ont encore un peu plus de retenue à l'idée que je leur prodigue des soins. D'autres méthodes que celles auxquelles elles sont habituées. Je dois moi aussi adapter les miennes. Traiter au cas par cas. Discuter, comme j'ai pu le faire au début de ma carrière de guérisseur. C'est une bonne façon d'apprendre à se connaître. Je suis principalement présent pour assister à la rééducation de celles qui ont été les plus grièvement blessées lors de l’attaque : les aider à retrouver une complète motricité, à passer outre certains handicaps. Je dois admettre que cela m’apporte plus de joie que je ne l’aurais cru. Elles sont toutes très courageuses, bien plus que de nombreux patients que j’ai pu avoir et elles font des progrès rapides. Un bon guérisseur se fait rapidement oublier après qu’il a prodigué les soins, c’est à cela que l’on voit son talent. Et je me réjouis de voir comme elles vaquent à leurs occupations sans plus jamais penser à leurs blessures passées. Je ne passe donc pas beaucoup de temps à soigner, mais cela me convient pour le moment. Je suis très occupé. Aeva et moi en profitons pour créer des réserves de remèdes, faire sécher des herbes, récolter des racines. Tout cela nous sera utile lorsque les jours deviendront plus rudes. Je pressens que l’hiver ici sera froid. Certaines femmes parlent déjà de partir à la recherche de fourrures et je pense que c’est avisé.


Je ne serais moi-même pas contre de nouveaux vêtements…

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Ven 8 Mar - 19:51
Juliana est venue me rejoindre alors que je m’étais assis pour écrire au bord de l’eau, aujourd’hui. Elle est une des rares qui semble avoir besoin de s’isoler régulièrement. Je m’étonne toujours de voir à quel point ces femmes partagent tout entre elles : elles se baignent ensemble, se coiffent, se tressent les cheveux, discutent pendant des heures en travaillant… Et il y a un aspect très tactile qui serait inimaginable au Couchant. Même dans ma famille, nous n’avons jamais vraiment eu de gestes affectueux entre nous. Il n’est pas convenable pour un couple de déployer de grandes démonstrations d’affection d’où je viens, même dans l’intimité du foyer, et les enfants reçoivent peu de gestes, eux aussi. Je n’ai pas fait exception, quand bien même ma propre mère me montrait son amour d’autres façons. Mais ici, les femmes tissent du lien par les gestes qu’elles se confèrent. Elles n’ont aucun mal à se prendre dans les bras, à passer leurs mains dans leurs cheveux, à dormir les unes contre les autres. L’intimité est ici une notion bien différente. Je m’en trouve bien entendu exclu et je ne cherche pas vraiment à y participer. J’ai bien l’impression que je serais plus gêné qu’elles ne le seraient. Même auprès de Mélicendre, cela change la donne. Il m’est difficile de m’approcher d’elle lorsque la frontière de notre vie à deux et du reste de la collectivité est si ténue. Il n’y a pas de règles, pas de coutumes pour cela chez les divinatrices, car aucun homme, fut-il parent ou compagnon, n’a jamais résidé dans un de leurs sanctuaires. Je dois composer avec cela et avec le fait que nous sommes un clan, que nous partageons notre espace personnel avec Aeva et Violette. Cela nous pousse à devenir plus créatifs, je suppose. De son côté, Mélicendre semble très à l’aise avec cela. Je crois qu’elle s’amuse de ma pudeur. Non, c’est même une certitude. Et moi qui croyais que j’étais plus libre d’esprit que mes compatriotes… J’ai encore des choses à apprendre, visiblement. Ou à désapprendre.


Quant à Violette, j’ai l’impression qu’elle se réfère à l’exemple que lui donnent les clans, ce qui est logique. Elle quémande un peu plus de gestes et de cajoleries depuis qu’elle voit la façon dont les autres enfants sont traités. Et si je la comprends et que je vois ses attentes, je ne sais pas si je suis prêt à lui offrir ce qu’elle espère de moi. Je sais qu’elle s’en rend compte et je ne peux m’empêcher d’être partagé. Partagé entre le soulagement qu’elle soit capable de voir cela sans que j’aie à dire quoi que ce soit et la crainte qu’elle se détourne complètement de moi… Je ne… J’ignore si je suis capable d’être ce qu’elle attend de moi, si je sais vraiment m’y prendre avec les enfants lorsqu’ils attendent plus de moi que de simplement les impressionner de quelques sorts. Leur innocence me met face au décalage de tout ce que j’ai vécu. Comme si je l’avais perdue pour toujours.


Quoi qu’il en soit, Juliana semble parfaitement comprendre mon besoin de m’extraire quelque peu de toute l’agitation ambiante. Elle aussi semble apprécier de se trouver au bord de l’eau. Et sa compagnie ne me dérange pas. Elle ne ressent pas le besoin de combler le vide par des discussions sans intérêt. Et lorsque je veux être seul, principalement pour me baigner, je m’éloigne quelque peu du chemin et gagne le lac, un peu plus loin. Le reste du temps, elle demeure simplement au bord de la rivière, à coudre ou à prendre le soleil. J’admets que son calme intérieur est reposant. Je sais que Mélicendre m’a demandé de lui parler… Mais pour l’instant, je ne peux m’y résoudre. Peut-être plus tard. Je crois que je ne saurais par où commencer. Parfois, j’ai l’impression qu’elle sait. Qu’elle lit en moi. Elle plus que n’importe quelle autre divinatrice, à l’exception de Mélicendre, bien sûr. Ces femmes ont un don, c’est certain, mais elles se révèlent particulièrement talentueuses pour me pousser hors de mes retranchements. Peut-être est-ce parce que, pour une fois, je ne peux rien cacher.

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Journal d'un mage Empty La surprise

Ven 8 Mar - 19:55
Je suis tombé dans une embuscade aujourd’hui. Visiblement, Aeva a décidé que je travaillais trop et elle m’a envoyé prendre une pause “d’apprentissage”. Elle adore jouer les belles-mères. Ou peut-être était-ce pour elle une façon de se venger pour toutes les fois où je lui ai fait passer des examens de santé supplémentaires. Je ne peux m’y résoudre, j’ai beau savoir qu’elle est revenue d’entre les morts, je n’ai exécuté ce sortilège correctement qu’une seule fois auparavant et je n’ai jamais eu l’occasion de voir ses effets sur le long terme. Elle semble bien se porter, même si je la vois grimacer par moments, lorsqu’elle exécute certains mouvements. Elle prétend que c’est l’âge… Foutaises. Par-dessus le marché, elle refuse mes potions régénérantes. Cette femme est une véritable tête de mule. 
Quoi qu’il en soit, je pense qu’elle y a vu l’occasion parfaite de m’envoyer prendre quelques cours et ainsi me détourner de l’infirmerie et de mes tâches habituelles le temps d’une journée. Elle dit que je dois continuer d’apprendre leurs coutumes et leur histoire. En cela, je ne vais pas la contredire.


J’en ai profité pour faire un tour du campement en début de matinée. Famia a repris les entraînements avec les divinatrices en meilleure condition physique et elle ne lésine pas sur les moyens. Cette femme a un goût certain pour la violence, mais elle a malgré tout développé une technique qui fait ses preuves. Les femmes apprennent à se défendre, à éviter des assauts, à réagir en cas d’urgence ou d’agression et Famia sait déceler le point fort de chaque morphologie et caractère. Je me suis prêté au jeu de servir d’exemple. Avant même que je n’accepte, je savais que c’était une mauvaise idée. Famia s’en est donné à cœur joie pour me tendre tous les pièges possibles. Une chance que j’aie reçu un entraînement par deux fois. Je considère ne pas m’être trop mal défendu. Disons que les coups ont été justement rendus. Je crois qu’elle m’apprécie de plus en plus. Après tout, elle m’a tressé ce joli bracelet de l’amitié. Je ne m’en sépare plus. 


Je ne me suis malgré tout pas attardé et je suis allé rejoindre Sera. Exceptionnellement, elle n’était pas accompagnée d’Aeva. Les plus jeunes recevaient un cours d’histoire des clans. Ma présence dans ces classes improvisées déclenche toujours la curiosité des petites filles. Ah… encore une situation dans laquelle je ne me serais jamais imaginé. Mais les leçons de Sera sont toujours instructives. De ce que j’ai compris, les divinatrices tirent leurs origines d’une dénommée Iphara et elles prêtent la naissance de leurs dons aux Divins. Mais je ne peux m’empêcher de me demander si leurs pouvoirs uniques ne tirent pas leur source d’ailleurs… Quoi qu’il en soit, chaque divinatrice encore en vie tient ses dons d’Iphara, elle-même ayant engendré huit filles, à chaque phase de la lune. Les Mères des Clans. Divisant son pouvoir entre ses filles, chacune semblait dotée d’aptitudes différentes, mais toutes étaient capables de naviguer sur la toile du temps. Je me demande si l’une d’elle a déjà essayé d’intervenir sur celle-ci pour en changer l’issue… Quoi qu’il en soit, elles ont compris que la source de leur pouvoir doit être constamment alimentée en gardant le lien avec leurs ancêtres et Iphara elle-même. Car si ce lien se trouve rompu, ce sont leurs dons eux-mêmes qui s’évanouissent… causant la mort de la divinatrice. Il me semble que cela nourrit leur superstition concernant les rejetons masculins. Iphara n’ayant jamais donné naissance à des mâles, elles ont sûrement craint que la venue de l’un d’eux ne coupe le lien. 


Un don qui ne serait attribué qu’aux femmes… Quelle que fut la divinité qui les dota de tels pouvoirs, elle devait avoir été sérieusement contrariée par un homme. Et pourtant je suis là. Je sens que ma présence soulève des questions nouvelles auxquelles Sera n’a pas encore de réponse. Pas plus qu’Aeva d’ailleurs. Mais Saphia a l’air de penser que tout ceci a un sens, que je suis là pour une bonne raison. Qu’en sais-je, après tout ?


Il existe apparemment huit dons de divination différents qui surviennent lors du dix-septième anniversaire de chaque femme. Les rêves, la persuasion, les défunts, l’esprit, passé, présent et avenir et enfin, les “trois vues”, le même que possède Mélicendre. De ce que j’ai compris, celui-ci n’apparaîtrait que très rarement.
À chaque pleine lune, les pouvoirs des divinatrices sont à leur maximum et, depuis que Sera m'a rappelé ce fait, je ne peux m’empêcher de voir la lune comme un œil ouvert sur un autre monde. Comme si l'œil, regardant dans des directions différentes offrait une vision unique à chaque porteuse du don. Regarderaient-elles à travers les yeux des Divins ? 

Journal d'un mage 57a30d10

Bon nombre de mes interrogations demeurent sans réponse. Ce ne sont pas des questions que se posent les divinatrices. Mais je ne peux m’empêcher de me demander comment tout cela fonctionne, d’où cela vient-il, pourquoi elles, pourquoi ce lien avec la lune… Après tout, ma thèse d’entrée au Collège des Sapiarques, je l’ai faite sur l’origine de la magie, de notre magie. Il m’a toujours semblé nécessaire de comprendre d’où venaient les choses. Mais elles semblent se contenter des légendes qu’elles possèdent. Elles ne ressentent pas le besoin de chercher plus loin. Peut-être parce qu’elles font cela intuitivement depuis si longtemps que chercher à apporter un support aussi rigide que des faits concrets se révèlerait être une contrainte pour elles. Ou peut-être même que ce don se nourrit du mystère qui l’entoure, que rationaliser cela viendrait à briser son équilibre. Et cela, je peux le comprendre désormais. Je n’en avais pas conscience avant d’entrer dans l’esprit de Mélicendre. Mais je crois que, dans la pratique de leurs dons, le plus sage est d’abandonner tout ce que l’on sait… Et de simplement se laisser guider. 
Une autre façon d’aborder la magie… qui ne me déplaît pas totalement.


Sera a une grande patience. Elle répond à chacune de mes questions avec autant de diligence qu’avec les enfants. Elle a un véritable amour du partage de ses connaissances. Elle m’a invité à la retrouver un jour prochain, en dehors des cours, pour partager un thé et l’aider à retranscrire leurs connaissances. Je suis impatient.





Vyn Drel ! Voilà pourquoi Aeva était absente ! Une chemise, Mélicendre et elle ont passé la journée à me confectionner une chemise. Ample, résistante… Par les dieux, je bénis ces femmes de m’avoir permis de porter autre chose que cette tenue de soirée. Il faut que j’apprenne à coudre. Ainsi, je leur rendrai la pareille.

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Journal d'un mage Empty Leçon de magie

Mar 12 Mar - 21:43
Mélicendre m’a proposé de passer un peu de temps avec Violette aujourd’hui. À vrai dire, cela faisait quelques jours que la petite insistait pour cela. Chaque soir, au moment du repas et du coucher, j’avais droit aux mêmes suppliques : “Asril, demain, tu m’apprendras à faire de la magie ?”, “Asril, tu me montres un tour ?”
Je crois que les moments où je passais du temps seul avec elle lui manquent, même si j'ai le sentiment que les choses ont changé depuis que je ne suis plus “Nora”. J'ai l'impression de lui faire peur. Mélicendre dit qu'elle est seulement intimidée. Il semblerait que nous devions réapprendre à nous connaître, d'une manière un peu plus authentique, cette fois-ci. Je ne sais pas me positionner par rapport à elle. Je voulais lui offrir une vie meilleure, un endroit où elle serait désirée, choyée, en bonne santé, où elle recevrait une éducation, comme tout enfant devrait l'être. Mais je ne suis pas sûr d'être celui qui subviendra à tous ses besoins d'enfant. Je crains qu'en me mettant à jouer ce rôle de “père”, elle finisse par croire que j'en suis vraiment un, à avoir des attentes que je ne suis pas sûr de pouvoir combler.


Je sais. 
Je sais bien que je suis sur le point d'en devenir un. Mais… Quand je regarde les femmes du campement, j'ai l'impression qu'elles se débrouillent si bien, qu'elles comprennent si aisément les besoins de Violette… Y compris Mélicendre qui n'a jamais été mère. Et cela… Cela m'attriste beaucoup. Comme si ce n'était pas en moi. D'ordinaire, les choses pour lesquelles je suis doué me viennent si naturellement. Je suis tenté de croire Famia : après tout, ces femmes ont grandi sans père et celui-ci ne leur manque pas. Peut-être serais-je moi-même une meilleure personne si je n'avais pas connu mon père. Peut-être n'a-t-elle pas vraiment besoin de moi, pas plus que notre enfant. Je crois que cela me serait égal si je ne savais pas que l’on attendra de moi que je sois à la hauteur le moment venu. Car il n’est pas question de me défiler de mes engagements… J’espère seulement être capable de les tenir.


Tous ces doutes, Mélicendre les a vus, sans que j'aie à ouvrir la bouche. Elle n'a pas eu besoin de lire mes pensées. Elle commence à me connaître. Elle sait que cela m'est plus simple de travailler que de m'attarder auprès de Violette. Elle connaît mon malaise et je sais qu'une part d'elle s'en inquiète. Lorsque nous avons quitté la tente, ce matin, elle a déposé ses lèvres sur les miennes et m'a murmuré d'être simplement moi-même, que tout se passerait bien. Un instinct de conservation m'a rappelé que le mieux à faire était de ne rien dire et de m'en aller mettre à l'épreuve cette conviction. Je me dois de la rassurer. Elle, elle croit en moi, en ma capacité à être juste, bon. Espérons qu’elle ait raison.


Quoi qu’il en soit, j’ai décidé d’emmener Violette un peu à l’écart, pour avoir sa complète attention. Je nous ai préparé une collation et nous avons longé la rivière. Elle apprécie les promenades et elle ne rechigne jamais à la tâche. Je l’admire pour cela. Les enfants du Couchant ont cette tendance à devenir paresseux. Mais elle, marcher ne la dérange pas et elle se fascine pour tout ce qu’elle découvre. Elle aime par-dessus tout le ballet des libellules au bord de l’eau. Mais ce qu’elle préfère, ce sont les papillons.
Curieux comme la vie fait les choses.
Elle voulait les voir de près, mais la discrétion n’est pas notre fort apparemment. Sur ma demande, nous nous sommes donc mis en quête de larges feuilles et nous les avons disposées ensemble avec un peu de ficelle pour imiter les ailes de l’insecte. Rien que cela a suffi à Violette pour lui arracher des expressions de joie sincère, mais je n’ai pas pu résister à enchanter notre création pour lui donner une teinte rose moirée et la faire battre des ailes, la faisant voleter autour d’elle. Il est vrai que la voir sourire est agréable. Savoir que cela est de mon fait plus appréciable encore. Elle était folle de joie de savoir qu’elle allait pouvoir garder son papillon enchanté. En temps normal, je dirais que c’est un véritable gâchis d’user une rune de lévitation sur un objet purement récréatif. Mais je pense que la cause était juste.


Après cela, nous avons déjeuné de galettes de miel, de baies et de poisson séché. Violette m’a posé à nouveau quantité de questions sur la magie des éléments. C’était comme de retrouver nos instants à Nimbe-Rivière. J’ai l’impression qu’elle a déjà commencé à grandir. Son élocution est meilleure et ses questions plus précises. Par moments, elle prononce même mon nom correctement.  Je lui ai montré comment je pliais l’eau à ma volonté, comment invoquer le feu et faire courir l’électricité le long de mes doigts. Ce n’est pas ma magie de prédilection, mais elle a le don de la fasciner. Elle me demande si elle pourra devenir une magicienne un jour. Quoi de plus normal dans un univers où chacun manie les énergies ? Je lui ai expliqué les bases, que la magie est une force invisible, puissante, qui circule en chacun de nous et que nous apprivoisons d’une façon différente. Que les êtres vivants y sont plus ou moins sensibles. Je lui ai parlé des points d’ancrage. Si la magie la traversait de façon assez puissante pour se manifester, elle devrait sentir quelque chose au creux d’un de ces points. Mais elle ne sent rien. Ce n’est rien d’alarmant à son âge, cela peut se développer plus tard. D’ailleurs, elle pourrait très bien ne pas avoir de sensibilité avec la magie, ce ne serait pas un problème. Mais je crains qu’elle ne le voie pas de cet œil. Elle a essayé un long moment de soulever une feuille en guidant sa volonté, sans succès. J’ai bien vu qu’elle était déçue, sur le moment. Je lui ai alors expliqué que si la magie ne venait pas à elle pour le moment, fort heureusement, elle était partout : dans les plantes, dans les pierres, sous terre… Et qu’elle pourrait toujours aller vers la magie et s’en servir. Les humains l’ont bien fait durant des siècles, avant que nous ne nous mélangions à eux. Nous avons déniché une pierre d’ambre dans un ruisseau, chargée de magie du feu. Je lui ai expliqué comment user de sa force et comment la pierre pouvait déployer ses pouvoirs pour lui offrir le don du soleil, même en plein hiver et elle a semblé consolée à cette pensée. 


Un fragment de soleil et un papillon enchanté. Je trouve que nous avons fait de belles trouvailles. 


À l’heure qu’il est, elle dort comme un loir. Elle était si excitée de raconter sa journée et de montrer nos découvertes à chaque femme du clan qu’elle s’est endormie sans même réclamer d’histoires. Auri-El la regarde… Comme j’aimerais avoir le même sommeil. J’espère ne pas commettre d’erreur en tissant des liens avec cette petite.

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Journal d'un mage Empty Couture

Jeu 18 Avr - 23:21
Je me suis essayé à la couture. 
Par les dieux. 
C'était un désastre.

N'en reparlons plus.
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Journal d'un mage Empty Les écrits

Jeu 18 Avr - 23:23
Cela fait quelque jours que Sera et moi travaillons à la reconstitution des écrits des clans. Je suis allé la trouver sous sa tente, comme nous en avions convenu. Nous avons partagé une infusion et elle m'a présenté son travail, m’a parlé de comment les divinatrices préservaient leur savoir jusqu'à lors. Je l'ignorais, mais elles fabriquent elles-mêmes leur papier, leurs encres et s'occupent de la reliure. Sera a déjà commencé à installer un atelier près de sa tente, aidée d'autres femmes. Son clan était responsable des écrits, seulement, aujourd'hui, elle en est la seule survivante. Sa vue a commencé à baisser et l'arthrite a déjà gagné ses mains. Mais la cause lui tient toujours à cœur.


Étrange de penser qu'alors que nous ne sommes pas si éloignés en âge, elle se trouve au crépuscule de sa vie, tandis que j'en suis à peu près au quart de la mienne…


Elle m'a expliqué les différentes étapes de fabrication du papier, m'a présenté les premières feuilles prêtes à l'emploi et le peu de matériel d'écriture qu'elles possèdent pour le moment. Si les divinatrices peuvent garder une trace de leurs connaissances par le biais de leurs ancêtres, la volonté de préserver les savoirs et les traditions de la manière la plus précise possible demeure primordiale. Le retranscrire leur permet alors de préserver ce patrimoine, car la tradition orale peut varier d'une personne à l'autre. Mais elles ne le font pas en employant la langue commune. Tous leurs écrits sont rédigés dans la langue des anciens. Sera m’a expliqué qu’il s’agit d’une langue essentiellement rituelle, leur permettant de mieux se connecter à leurs dons et à leurs ancêtres. Elle tire son origine d’Iphara elle-même, selon Sera.
Bien sûr, j’y ai tout de suite vu une première barrière : cette langue m’est complètement étrangère, alors comment pourrais-je être à même de rédiger des pages et des pages de cette manière ? Sera avait déjà pensé à cela et a établi que, pour des raisons pratiques, nous dresserions un brouillon en langue commune, afin qu'elle pose ses pensées, brouillon que nous détruirons pour sécuriser leur savoir. C'est aussi tout l'intérêt pour elles de partager un dialecte unique : cela protège leurs connaissances du monde extérieur.
Le premier tome portera sur les rituels et les incantations. C’est apparemment l’un des plus primordiaux, selon elle. Nous avons commencé à écrire en langue des anciens et dieux, cela est loin d’être simple. La prononciation présente moins de pièges que l’Altmeri, cependant, mais écouter pendant des heures un langage qui n’a aucun sens pour moi demeure complexe. Sera doit souvent vérifier mes écrits. J’ai tout de même retenu certains mots que je ne retranscrirai pas ici pour des raisons évidentes.


Je vais finir par devenir une vraie divinatrice si cela continue. J’ai suggéré à Mélicendre qu’elle me couse une robe similaire aux leurs, mais je crains à présent qu’elle pousse la plaisanterie un peu trop loin. Si tel est le cas, je porterai mes nouveaux atours avec la plus grande dignité. Il faut bien que mon ethnie me serve de temps à autre.
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Jeu 18 Avr - 23:24
J’ai taillé un bout de bois pour Violette et j’en ai fait un ours. Enfin, ce que je pense être un ours. Elle était ravie. En la voyant, je me souviens combien, étant enfant, le moindre cadeau prenait un sens spécial pour moi. Malgré ma haute naissance, c’était peu courant pour moi de recevoir de nouveaux jouets. Ce que je cassais, mon père n’aurait jamais accepté de le remplacer. Alors, j’en prenais soin. Elle aussi sait cela. Elle est jeune, mais elle sait déjà la valeur des choses. Et cela rend ce que nous avons plus précieux encore.
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Jeu 18 Avr - 23:25
La vie parmi les clans a de véritables inconvénients. Je ne parviens pas à avoir de temps seul avec Mélicendre. L’autre jour, Aeva est rentrée dans la tente pour aller récupérer un châle qu’elle avait oublié, quand ce n’est pas littéralement Violette qui vient nous chercher de bon matin. Certes, les femmes ont des règles tacites pour respecter l’intimité de chacune, notamment par le regard. Mais cela ne résout pas tout, même si les divinatrices sont très ouvertes à la question du sexe. Il est un minimum de décence que je ne me verrais jamais enfreindre. J’ai trop de respect pour leurs clans.

J’œuvre toujours à la construction de la roulotte, mais le problème sera sûrement le même. Mélicendre s’arrange toujours pour trouver des endroits à l’écart, cependant… J’ai envie de lui rendre la pareille. Que ce ne soit pas toujours à elle de prendre des initiatives. Il faut dire que nous n’avons pas eu des débuts communs. Nous ne sommes jamais passés par l’étape des batifolages absurdes où chacun se tourne autour, et je m’en porte très bien. Cependant, il me semblerait inégal de la laisser tout faire. Je n’ai pas été dans une véritable relation depuis… Je ne suis même pas sûr de ce que cela signifie. Personne ici ne pourra me donner d’exemple et je n’ai de toute façon jamais aimé faire comme les autres.
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Jeu 18 Avr - 23:41
J’ai trouvé une clairière, dans la forêt, bien à l’écart du campement. J’ai confié Violette à Aeva et j’ai préparé un dîner spécial. À vrai dire, certaines femmes me sont venues en aide dans les préparatifs. Elles semblaient d’ailleurs très investies par la question. Talyssa était ravie. De sa propre initiative, elle et plusieurs de ses amies sont allées chercher des fleurs pour décorer la clairière et elles ont aussitôt proposé d’aller aider Mélicendre à se préparer, prétextant qu’elle avait bien mérité un moment de détente. Dire que je voulais être discret… Mélicendre ne semble se douter de rien, cependant, Saphia et elles ont eu une longue discussion et Violette l’a accaparée tout au long de la journée, j’imagine qu’elle avait mieux à penser que de s’attarder sur notre étrange manège. Elles ont insisté pour s’occuper de moi aussi. J’étais bien entendu contre cette idée, mais je n’avais apparemment pas mon mot à dire, alors avant que j’aie pu protester, elles étaient déjà en train de me peigner les cheveux, de les tresser et de me raccourcir la barbe. L’une d’elles m’a massé les mains. Massé les mains… À quoi bon ? Je ne vais pas m’en plaindre. C’était loin d’être désagréable. À l’exception du fait que je n’avais jamais pris conscience de combien elles étaient crispées. Comment vais-je faire pour en supporter la sensation, à présent ?
Elles adorent mes cheveux. À cela, je n’y comprends vraiment rien. Elles ont frotté de la lavande contre leurs mains pour les passer contre ma nuque et elles ont ri du sérieux que je m’efforçais de conserver. À la vérité, je me demandais à quoi tout ce cérémonial rimait. Je voulais juste faire plaisir à Mélicendre, pas en faire toute une histoire. Mais elles ont eu l’air tout aussi concernées que moi, alors… Je crois que je ne pourrai jamais plus espérer avoir des secrets, ici.


Alors que j’écris ces mots, tous les préparatifs sont terminés, je n’attends plus que Mélicendre. Espérons que cette soirée hors du commun lui plaise. Je me réjouis de passer un peu de temps seul avec elle.
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Jeu 18 Avr - 23:42
Cette soirée m’a fait le plus grand bien. Retrouver Mélicendre seule me rappelle nos longues entrevues d’autrefois. Et en fin de compte, je pense que je n’aurais jamais pu si bien la connaître sans cela. Ni lui dire. Lui dire les choses qui comptent vraiment. 
Bien au-delà de la retrouver physiquement, pouvoir prendre le temps de parler était bon. Mais j’ignore pourquoi, chaque fois que je m’attarde sur la pensée de sa présence à mes côtés, mon esprit me ramène irrémédiablement vers l’éphémérité de cet instant. Il n’est pas voué à durer aussi longtemps que moi. Un jour, Mélicendre vieillira. Ses charmes auront toujours autant d’attrait sur moi, peu importent la quantité de rides qui sillonneront son visage, les marques sur sa peau et ses cheveux qui se teinteront de blanc. Mais je ne pourrai pas l’accompagner aussi loin. Ou si, justement. Je la verrai dépérir. Et il semble qu’une part de mon âme se brise à cette pensée. Je n’ai jamais eu peur de la solitude. Jusqu’à maintenant. Elle a vu l’ombre de mes peurs traverser mes yeux alors que je l’admirais. Mais je n’ai rien pu lui dire. Comment le pourrais-je ? Je sais qu’elle cherchera à me rassurer, me dire que cela est dans l’ordre des choses, mais ce n’est pas ce que je veux entendre. Je crois que les mots seraient bien superflus. Je ne voulais pas gâcher ce si bel instant de vaines paroles. Nos opinions divergent à ce propos. Lorsque j'ai appris à devenir guérisseur, l'on m'a enseigné à protéger la vie, à ralentir la mort. N'est-ce pas de la négligence que de ne pas intervenir quand je sais que je pourrais prolonger ses jours ? 
Les divinatrices croient que demain n’est qu’un entrelacs indéterminé et toujours fluctuant. Seul aujourd’hui est une certitude. Et d’une certaine manière, cela a quelque chose de rassurant.
J’ai détourné la question en lui disant que je ne dormais pas assez. Ce à quoi elle a répondu que je devais parler à Juliana. Je suis allé dans son sens. Je sais qu’elle dit vrai. Et je le lui ai promis. Mais je sais qu'elle n'est pas dupe. Entre manipulateurs, on ne se ment pas. C'était notre règle tacite et elle est toujours d'actualité. 


Cette femme est une bénédiction. Elle fait ressortir le meilleur de moi-même. Je le sais. Si ce n’était pour elle, ce ne serait pour personne d’autre. Elle m’équilibre. Peut-être de la même manière que je le fais avec elle. Elle semble chaque jour plus apaisée, le temps où ses émotions bataillaient en elle semble plus lointain. Et d’une certaine manière, cela me conforte : j’ai ma place ici, à ses côtés.

Je le lui ai dit. Je lui ai dit ce qu'elle m'inspirait. Je ne suis pourtant pas coutumier de ce genre de paroles sentimentales, mais je crois qu'il est important de prononcer ces mots tant que cela m'est encore possible. Et de profiter de chaque instant.
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Journal d'un mage Empty Histoire du soir

Jeu 18 Avr - 23:43
Violette ne parvenait pas à s’endormir ce soir. Elle ne cessait de parler des festivités prochaines et des jeux qu’elle et ses nouvelles amies avaient inventés. Ce n’était pas le cas d’Aeva qui a trouvé le sommeil bien vite. Je la soupçonne d’avoir forcé sur la liqueur de sapin pendant le dîner avec Sera et Ielena. Mélicendre était plongée dans de profondes discussions avec Juliana, il m’a semblé logique de mener la petite au lit, alors que je la voyais bayer aux corneilles. Aussi étonnant que ce soit, Mélicendre n’a pas tant d’amies que cela parmi les divinatrices. Je les entends parfois, les autres femmes. Certaines semblent l’admirer pour ce qu’elle a fait, fuir les clans, agir de son propre chef… Mais d’autres voient cela d’un très mauvais œil. Quoi de plus normal, elle a bouleversé des siècles de traditions, je suis bien placé pour savoir qu’on ne se prête pas à ce genre d’exercice sans y laisser des plumes. Mais certaines paroles sont dures. Les regards le sont plus encore. J’ai rappelé à une des femmes qu’elle était aussi responsable qu’Aeva et moi de la mort de leur bourreau. Cela l’a fait taire. Pour un temps. Mais je sais que ça ne suffit pas à changer leur point de vue. Je n’ai pas assez de poids pour cela. 
J’aimerais tant qu’elle s’épanouisse parmi les siens. Qu’elle se fasse plus d’amies. Me concernant, je m’en contrefiche. Je sais que je ne dois ma popularité qu’à mon cas particulier. Je ne dirais pas que c’est tout à fait positif, cependant. Je suis l’excentricité de ce petit monde, je me fais toujours remarquer et, en dépit de mes efforts pour respecter leurs coutumes, mes habitudes me diffèrent irrémédiablement des leurs. Mais je sais que pour Mélicendre, c’est important. Il me semble impensable qu’elle ne soit pas plus entourée que cela. Deux jours au Couchant et elle s’était déjà acoquinée avec la moitié des témoins logés par la Poursuite Divine. Même si je conçois qu’une armée de femmes soit plus impressionnante que quelques elfes douteux. 
Je m’inquiète pour elle. Je sais qu’elle en parle peu, mais je vois que cela l’attriste.


Quoi qu’il en soit, je l’ai laissée profiter de cet instant avec son amie. C’est pour le mieux. Arrivée sous la tente, Violette avait tout à coup retrouvé toute son énergie. Ah, il n’était plus question de dormir ! Il fallait discuter, raconter la journée et finalement, son altesse a exigé une histoire. Une histoire… Ai-je l’air d’un conteur ? Il est aisé de conter les histoires des autres quand elles sont écrites dans des livres. Mais je connais peu d’histoires plaisantes à conter à une enfant. Elle a essayé de palier à mon désœuvrement en me demandant de lui parler du Couchant. Je me suis abstenu de dire : “Ce serait un endroit fabuleux sans ses habitants”, cela aurait clairement manqué de charme. Je lui ai parlé de ce lieu où vivent des chevaux à plumes et des griffons sauvages. Je lui ai dit la mer, bleue comme les yeux de Mélicendre, dans laquelle le soleil faisait danser ses diamants, et je lui ai dit les mille arbres en fleurs qui produisaient les fruits les plus sucrés qu’il m’eut jamais été donné de goûter durant de longs étés. Je lui ai dit la magie qui animait chaque chose. Les tours qui semblaient toucher le ciel et les terrasses de marbre blanc, les robes fabuleuses des dames donnant aux bals des allures de volières d’oiseaux exotiques et les pièces montées et pâtisseries faramineuses qu’on y servait. Bien sûr, il a suffi de cela pour la rendre plus éveillée encore. D’un seul coup, il n’était plus questions que de robes et des bals, de princes et de pâtisseries. Qui aurait pu croire que tout ceci était aussi attrayant ? J’imagine que j’ai dû un peu trop édulcorer mon histoire. J’ai réussi à la convaincre de dormir en lui promettant de lui apprendre à danser “comme une princesse”. Auri-El. Sauve-moi. Est-ce ma pénitence pour une vie passée à défier la morale et l’éthique ?


Elle m’a demandé si ma maison me manquait, me disant que, parfois, Nimbe-Rivière lui manquait. Elle ne saisissait pas pourquoi j’avais quitté un endroit si formidable. Avec tous ces beaux récits, comment pourrait-elle comprendre ? À la vérité, je crois que le lieu me manquerait si je n’avais point vécu ce que j’y ai vécu. Je crois que ce qui me manque, c’est ce qui nous manque à tous. Un peu de rêve. J’ai vérifié le sac que Mélicendre a rapporté d’Étincelance. Elle n’a pas touché à l’or qui s’y trouvait. Je pense qu’il serait dommage de nous en priver. Les temps ont été durs pour nous tous. J’aimerais faire un geste.
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