L'Ordre des Lys et du Serpent
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Général Patafouin
Général Patafouin
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Chapitre I Empty Chapitre I

Sam 24 Fév - 16:44
Chapitre I D22baf10

Dans la cour intérieure du vaste manoir, le bruit des épées et des sorts résonnait de bon matin. L’air était frais, piquant, iodé, typique de ces matinées d’hiver, sur les côtes d'Étincelance, belle et prospère cité. Du souffle chaud de deux jeunes bretteurs s’échappait une fumée, s’élevant dans le ciel gris. L’un des deux combattants, vêtu d’une armure de cuir épais et coiffé d’un heaume de métal vieilli, se précipita vers son adversaire, équipé d’une armure dont la facture était légèrement supérieure. Avec fougue et assurance, il envoya son épée en direction de sa nuque. L’adversaire, une main dans le dos, para le coup avec une facilité déconcertante. Il revint à la charge, attaquant son flanc. L’adversaire para sans mal.



— Sois plus rapide, mon garçon !, clama un homme richement vêtu de robes de velours brodées d’or, depuis les coursives supérieures.

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Le jeune attaquant recula, rectifiant sa posture, analysant son adversaire, faisant un moulinet avec son épée pour assouplir son poignet, il effectua quelques pas de côté alors qu’il cherchait la meilleure offensive pour percer la défense de son ennemi.


— Jolie danse… Il serait peut-être temps de penser à attaquer, lança l’autre garçon.


A cette remarque, il abandonna alors toute réflexion pour bondir sur son opposant, avisant une feinte, dans un habile jeu de jambes, mais un sourire vint éclairer le visage de son adversaire et la décharge d’énergie qu’il reçut alors lui coupa le souffle, l’envoyant valser à l’autre bout de la cour. Le monde s’écroula sous ses pieds et avant même qu’il n’eut le temps de reprendre ses moyens, une épée scintillante pointait son plastron.


— Alors, Men ? Tu te rends ?


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Il relâcha son épée, non sans colère. Cette fois, il était certain qu’il aurait pu le vaincre. Mais il s’était trompé, visiblement. Encore. Alors que son attaquant rengaina son épée, dégageant celle tombée au sol d’un coup de pied, il se mordit rageusement la lèvre inférieure avant de se redresser, péniblement. D’un geste vigoureux et exaspéré, il retira son heaume pour le jeter au sol. Le garçon à la plus belle armure, l’imita, dévoilant une magnifique chevelure blond cendrée ondulant jusqu’au bas de ses reins, un sourire en coin illuminant son visage, il toisait le plus jeune avec arrogance.


— L’entraînement est terminé, messieurs, annonça le maître d’armes en tendant les mains pour récupérer les épées des deux bretteurs.
— C’était un beau combat, Elimon. Changez-vous et retrouvez-moi dans le grand salon lorsque vous serez présentables, lança le noble patriarche, depuis les coursives.


Le dénommé Elimon fit quelques pas vers son frère, sans se départir de son petit air narquois. Il se pencha à son oreille pour murmurer.


— La grande lignée des Dirennis… Quand on te voit, on a du mal à le croire. Si notre mère n’avait point été l’honorable dame qu’elle est, j’aurais volontiers songé qu’elle avait trouvé quelque amant pour engendrer un bâtard dépourvu de magie, tel que toi…


Le monde se teinta de rouge dans les yeux du jeune garçon qui se rua sur Elimon pour le projeter à terre, cherchant à l’atteindre au ventre, au visage, au moindre endroit où il pourrait le blesser. Ce furent les éclats de voix de leur père qui alertèrent le maître d’armes qui intervint pour les séparer.

— Assez ! Assez par Syrabane ! Cesse cette folie, immédiatement !

Le maître d'armes tenant le jeune garçon par le bras, Elimon se tenait la mâchoire, non sans adresser un regard de profonde satisfaction à son jeune frère. 



— Quelle racaille tu fais…
— N’en rajoute pas, Elimon, le prévint son père. Maintenant, partez vous changer et que je ne vous reprenne plus à vous battre de la sorte.


Arrivant dans le grand salon, de délicieuses odeurs de nourriture cueillirent les deux frères ayant repassé des tuniques propres. Elimon portrait au menton la marque rouge provoquée par le coup donné par son frère, mais il semblait s’en moquer. Plutôt élancé pour son âge, l’Altmer s’avança vers la table et attendit que son père l’invitât à s’asseoir, suivi par son jeune frère. Attablé, entouré d’une ribambelle de domestiques, tournoyant autour de lui pour servir une variété inénarrable de plats, leur père releva la tête en voyant ses fils revenir. Il hocha la tête, leur donnant son approbation pour qu’il participent au petit-déjeuner. Mais il leva la main, quand le plus jeune s’apprêta à prendre place.


— Pas toi, Menduil. Pas encore. Avant cela, j’aimerais que tu m’expliques ce qu’il t’a pris. Frapper ton frère ainsi… Ce n’est pas digne de nous. Lorsque tu pratiques le noble art du duel, c’est notre honneur qui est en jeu.


Elimon s’installa à table, attrapant une pomme bien rouge pour y mordre à pleines dents, le toisant d’un air malin, attendant visiblement avec délectation la réponse de son frère.

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— Désolé, Père…, fit le jeune garçon, baissant la tête.
— Non, non, ce n’est pas ce que je veux entendre. Je veux savoir pourquoi.


Le jeune Menduil releva un regard encoléré vers son frère, ses yeux d’ambres prenant un éclat acéré.


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— Ce n’est pas juste, Père ! C’est de la triche ! La magie n’est pas honorable !
— Oh… Mauvais point, mon frère…, marmonna Elimon, dans une moue amusée.
— La magie ? Pas honorable ?, balbutia son père, désabusé. Enfin, Menduil, t’entends-tu ?
— Nous nous battions à l’épée !
— Vous vous affrontiez en duel, pardi ! De par notre race, la magie est la forme de combat la plus distinguée qui soit !


Interrompant l’échange, les portes du grand salon s’ouvrirent alors, tirées par des domestiques, pour laisser passer une Altmer de haute stature, aux cheveux d’un blond éclatant, vêtue de pantalons de cavalière et d’une veste cintrée à laquelle étaient brochés plusieurs insignes. Elle se laissa tomber sur une chaise en prenant une tasse de thé qu’on lui servit, visiblement harassée. Le père parut soulagé de cette intervention.


— Quel bonheur de vous voir rentrer, très chère ! Votre fils a terminé son entraînement d’une manière bien méprisable. Pourriez-vous lui expliquer qu’il n’obtiendra rien à dénigrer la magie ?
— Hilnore, avec tout le respect que je vous dois, je rentre d’une mission tout à fait exténuante et j’aimerais que vous me gardiez en dehors de ces considérations matinales.
— Assumer votre rôle de mère fait partie de votre travail, ma douce.


Elle lui lança un regard courroucé, avant de soupirer et de finalement lever les yeux vers ses fils, les toisant longuement. Elle lâcha finalement :


— Elimon, retire cet air suffisant de ton visage, ce qui se passe ici n’a rien d’une distraction pour tes beaux yeux, c’est une mise au point. Menduil. Nous avons déjà eu cette discussion et tu sais que ton père et moi avons horreur de nous répéter. Tu n’es pas doué en magie. Nous l’avons tous admis. Arrête de reporter la faute sur les autres et améliore tes compétences à l’épée. C’est aussi simple que ça. Compris ?


Le jeune Menduil se contenta de hocher la tête. Sa mère releva un visage triomphant vers son père, dévoilant ses paumes, comme pour montrer la futilité de l’affaire.


— Bien. Voilà qui est résolu. Allons-nous pouvoir prendre un petit-déjeuner en paix, à présent ?


———


Les jours qui suivirent, Menduil passa son temps en compagnie du mannequin d'entraînement qu'il avait installé dans la cour, demandant conseil à Felyven, le Maître d'armes, pour rectifier sa posture et le rendre plus rapide. Celui-ci lui enseigna quelques tours simples et sorts rapides ne nécessitant qu'une faible connaissance des arcanes pour accroître sa vélocité et parer la plupart des assauts magiques.


— Le plus important n'est pas d'être le plus puissant, jeune homme, mais le plus intelligent. Et surtout, de ne pas avoir peur d'être audacieux au bon moment. Et là, tu donnes toute ta force pour trancher. Je pense que cela s'applique à bien des domaines, quand on y pense…


Menduil approuvait. De toute cette grande famille de mages dont il était issu, Felyven lui semblait de loin être le plus droit, le plus ancré et le plus sage. À l'exception qu'ils ne partageaient aucun lien de sang. Il était toujours de bon conseil et ne le dénigrait pas pour ses faibles capacités en matière de magie. Si son père n'en disait rien, son favoritisme pour son frère était évident. En plus du fait d'être l'aîné, c'était indubitablement lui l'avenir de la famille. Et cela semblait être un prétexte suffisant pour lui pardonner le moindre de ses écarts. Quant à sa mère, elle avait beau prétendre que cela lui était égal, qu'il développerait d'autres talents pour honorer la famille, il lisait bien la déception en voyant sa faible compréhension des arcanes. Son frère, en revanche… Il avait toujours eu cette facilité naturelle, non seulement pour la magie, mais pour à peu près tout ce qu'il touchait et, plus ses parents s'émerveillaient de ses prouesses, plus il s’enorgueillissait. À la naissance de Menduil, voyant l'attention de ses parents être détournée par ce petit garçon qui, s'il semblait vif d'esprit et doué pour les pratiques physiques, présentait tout de même des difficultés à laisser exprimer sa magie, Elimon avait redoublé d'efforts pour se montrer plus brillant encore, devenir un meilleur mage, un meilleur bretteur, un meilleur orateur. L'idée de se voir surpassé par son frère lui était impensable. Quoi de plus normal ? La plupart de ses amis étaient enfants uniques. La présence de son cadet lui apparaissait comme un fardeau dont il se serait volontiers délesté. Cela, Menduil le savait, Elimon ne s'en cachait pas et s'il ne s'était jamais fendu à le dire ouvertement, son esprit sournois trouvait bien des façons de le lui faire comprendre. Mais si son frère le surpassait toujours, ce n'était pas là la seule source de motivation de Menduil. Il voulait simplement être un bon épéiste, apporter la lumière sur sa famille par ses talents de combattant. À ses heures perdues, il se passionnait aussi de jeux de stratégie et des histoires des grands affrontements ayant déchiré les nations, rêvant un jour de mener des hommes sur un champ de bataille. Mais tous ces rêves, Elimon prenait toujours un malin plaisir à lui rappeler qu'ils étaient vains. Et quand il le voyait, Menduil était tenté d'y croire. Ses nombreuses railleries avaient cependant fini par réveiller un sentiment puissant en lui : l'esprit de compétition. 

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Aussi, envoyait-il ses assauts voler avec vigueur contre le mannequin d'entraînement. Rapide, intelligent, audacieux. Décisif. Chaque coup d'épée lui rappelait les paroles de son maître. Il se sentait devenir meilleur. Mais la voix de son frère, moqueuse, vint interrompre sa concentration.


— À force de le frapper, il ne s'est toujours pas défendu ?


Quelques rires résonnèrent dans son dos et Menduil se retourna, haletant, ses cheveux coupés courts rendus humides par l'effort. Deux de ses amis accompagnaient Elimon, des mages en devenir, eux aussi. Si le premier toisait Menduil du même air suffisant que son frère, l'autre, cependant, semblait se désintéresser du comportement d'Elimon et paraissait presque contrarié de la situation.


— Tout cela est bien beau, mon frère, mais seras-tu seulement capable de te défendre contre un véritable ennemi ? 


Elimon tira une petite dague de sa ceinture et la leva en direction de son frère.

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— Je n'ai qu'une dague, cela devrait être équitable pour une fois. Tu vois, je sais jouer franc-jeu, moi aussi.
— Ce n'est pas un jeu. Prends une épée et bats-toi selon les règles, Elimon !, s’insurgea le jeune garçon. Et Père dit toujours que nous ne devons nous affronter qu'en présence du Maître d'armes.
— “Père dit toujours…”, singea son aîné. Je ne le vois pas, en ce moment. Ce que je pense, c'est que tu es trop lâche pour oser te confronter à un vrai duel. À moins que tu n'aies fini par admettre que tu ne pourras jamais me battre…


Courroucé, Menduil leva son épée d'entraînement devant lui. La voix de la prudence l'avait quitté, la provocation était trop grande. Le sourire d'Elimon s'accentua.


— À toi l'honneur… mon frère. 

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Menduil ajusta sa position et fonça sur lui. Elimon exécuta un rapide mouvement de côté pour esquiver, puis, plus rapide qu'une vipère, il tenta de porter un coup sur le flanc. Menduil se souvint de ce que disait Felyven. Il exécuta un sort basique pour repousser la lame loin de sa chair. Sans son armure, le combat présentait bien plus de dangers. Et si son épée n'était point tranchante, la dague d'Elimon, elle, avait été forgée par les meilleurs. Fort heureusement, le sort fonctionna, bien que faiblement, et il en profita pour porter un coup d’estoc à son adversaire. La lame allait atteindre son ventre, mais au lieu de le frapper, elle le transperça, s’enfonçant avec facilité. Menduil releva des yeux terrorisés vers son frère, mais celui-ci s'était volatilisé. À ce moment, une douleur sourde remonta le long de son bras, le forçant à lâcher l'épée qui tomba dans un bruit métallique. La voix de son frère le nargua, dans son dos.


— Joli. Si tu étais capable de déceler un simple sort d'illusion, ça aurait été encore plus impressionnant.


Menduil se rua vers lui. Encore de la magie, utilisée de la plus sournoise des façons. Elimon l'arrêta, crochetant ses jambes, et le jeune garçon s’écroula au sol. L'un des acolytes de l'aîné ricana.


— Tu vois, c'est ça ton problème, Menduil. Tu n'arriveras jamais à rien parce que tu joues “selon les règles”. Dis-toi bien qu'il n'y a pas de règle. La magie est au-dessus de tout. Toi, tu n'es bon qu'à obéir sagement. Tout ce que tu pourras jamais être, c'est un brave petit soldat. Alors suis les ordres, petit frère. Mais arrête d'essayer de te mesurer à plus fort que toi. Et surtout, ne traîne pas dans mes pattes. 


Menduil lui cracha au visage.


— Tu n'es qu'un sale tricheur ! Sans ta magie, tu aurais perdu ce combat et tu le sais ! J'ai gagné, j'ai percé tes défenses ! Tu n'es qu'un pleutre qui se cache derrière des sorts !


Elimon s'essuya le visage, un sourire au coin des lèvres.


— Tu as gagné ? Ha ! Pourtant, lequel de nous deux est par-terre à manger la poussière ? 


Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur, le soleil de fin d'après-midi battant son dos et dissimulant son petit air suffisant derrière les ombres.


— … Ne t'en fais pas, petit frère. Je m'occupe d'apporter l'honneur sur notre famille. En attendant, tâche de ne pas te faire remarquer, hmm ? Sinon, je serai de nouveau contraint de te remettre à ta place.


Pour seule réponse, Menduil lui lança un regard assassin, mais Elimon parut s'en satisfaire. Se redressant, il appela ses amis.


— Venez. Je pense que le message est passé.


Si le premier le suivit aussitôt, le second parut avoir un instant d'hésitation, dévisageant Menduil d'une expression indescriptible. Celui-ci soutint son regard, déconcerté.


— Carilian ! On y va, appela Elimon.


Le dénommé Carilian parut sortir de ses pensées et ajusta sa tunique avant de partir à la suite d'Elimon. Une fois seul, Menduil s'épousseta, ramassant son épée d'entraînement, la mâchoire serrée. Il se mordit la lèvre inférieure en observant le mannequin d'entraînement, resserrant sa prise sur le pommeau. Un jour, il battrait Elimon. Et il le ferait dans les “règles”, il s'en fit la promesse. 

Il frappa le mannequin, de toutes ses forces.

Betsy et Orphan aiment ce message

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